Ce dimanche, le président congolais, qui préside le Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, a rencontré le Cheikh Farhat Jaâbiri, qui avait participé à des pourparlers en 2015 en Libye.
Ce samedi 19 juin, selon nos informations, un avion privé — un Embraer Legacy 600 immatriculé F-HFKD — s’est posé à Brazzaville. A son bord, une délégation accompagnant le Cheikh Farhat Jaâbiri, la principale référence de l’Islam ibadite en Afrique. Ce dimanche midi, le responsable religieux a rencontré Denis Sassou N’Guesso. Président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, le président congolais et le dirigeant ibadite ont évoqué un dossier complexe : la situation en Libye.
Pour Sassou N’Guesso, le règlement de la crise libyenne, une « urgence absolue »
Le 4 juin dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) avait tenu une conférence extraordinaire sur la situation au Tchad. A cette occasion, le président en exercice de la CEEAC avait estimé que la situation au Tchad pâtissait de la crise libyenne. « Le règlement de la crise libyenne apparait, plus que jamais, comme une urgence absolue », a affirmé Denis Sassou N’Guesso pour qui « l’impact négatif de la présence des groupes terroristes dans le sud de la Libye » a des conséquences sur les Etats voisins.
Le président Sassou N’Guesso a également exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures d’accompagnement appropriées pour faciliter le départ du territoire libyen des mercenaires et des groupes armés. De plus en plus actif dans ce dossier qui a des répercussions partout ailleurs autour des frontières libyennes, Denis Sassou N’Guesso semble vouloir accélérer les choses.
La diplomatie ibadite à l’œuvre
La visite du Cheikh Farhat Jaâbiri a donc été l’occasion d’aborder ce dossier complexe. Une visite importante lorsque l’on sait quel rôle ont joué les ibadites en 2015 lors des pourparlers entre les différentes parties prenantes du conflit. Farhat Jaâbiri avait été très actif. Son intervention avait permis d’amener quatre milices à la table des négociations. Rien n’a filtré de cette entrevue, mais des sources proches du palais nous indiquent que la question libyenne a été largement abordée.
L’ibadisme est une tendance de l’islam, du courant kharidjite, que l’on retrouve notamment dans le sultanat d’Oman. En Afrique, on retrouve les ibadites dans le Maghreb, principalement en Libye mais aussi en Algérie et en Tunisie, et également en Tanzanie, au Kenya et plus largement en Afrique Centrale et sur la côte Est de l’Afrique australe.
Les ibadites sont actifs et jouent de leurs réseaux pour instaurer la paix. Outre la Libye, ce courant a participé à des négociations en Algérie, au Yémen en 2019 ou encore pendant la guerre du Golfe de 1991.