Chaque année, le 26 avril marque la célébration de la naissance de la Tanzanie. En 1964, l’union du Tanganyika et de Zanzibar a donné lieu à la nation tanzanienne. Cette fois, la nouvelle présidente Samia Suluhu Hassan a choisi de fêter cet anniversaire comme il se doit.
A l’occasion de la 57e commémoration de l’unification du peuple tanzanien, la nouvelle présidente, déjà exceptionnellement populaire, a fait deux annonces. La première était d’annuler les fêtes de la Journée de l’Union, et de verser les frais des festivités également aux représentants des régions continentales et zanzibariennes de la Tanzanie. La seconde décision, prise tard dans la soirée de lundi, était de gracier plus de 5000 prisonniers.
Des dons égaux pour les régions
L’année dernière, la célébration de la Journée de l’Union de la Tanzanie a été annulée en raison des restrictions sanitaires. Même si l’ex-président Magufuli niait l’existence de la Covid-19, il voulait booster les recettes de l’Etat en y ajoutant les frais annuels des festivités. Magufuli n’a aussi jamais eu beaucoup d’égard pour l’archipel de Zanzibar.
Toutefois, la nouvelle présidente Suluhu Hassan, étant originaire de Zanzibar, voulait marquer l’occasion. Et même si les festivités ont été annulées, les fonds qui y étaient perçus ont été divisés entre les deux entités administratives indépendantes de Tanganyika et de Zanzibar.
Selon le gouvernement de Samia Hassan, ce geste a l’intention de sensibiliser le public et aider les Tanzaniens à mieux comprendre l’histoire du pays. « Les fondements, les principes et les avantages de l’Union devraient être enracinés sur le plan social et économique », a déclaré la présidente tanzanienne.
Liberté et union, les mesures de Samia Hassan
Afin de commémorer l’occasion sur le plan national, la présidente a aussi procédé à gracier 5001 prisonniers. Parmi les détenus graciés, 1516, qui avaient déjà purgé le quart de leur peine, ont été libérés. Cette mesure outrepasse le minima d’un tiers stipulé dans l’article 58 de la loi sur les prisons en Tanzanie.
Selon un communiqué publié par le porte-parole de la présidence, Gerson Msigwa, 3485 prisonniers auront une forte réduction de leur peine, mais continueront de la purger. Toutefois, ces mêmes détenus auront le droit à être graciés ultérieurement selon la loi susmentionnée.
Samia Hassan a en outre appelé les prisonniers libérés à faire bon usage de leur liberté retrouvée. Elle les a exhortés à se joindre à leurs concitoyens pour bâtir la nation et respecter la loi à mesure qu’ils reviennent dans la société. Le système carcéral tanzanien prévoit d’ailleurs une formation professionnelle pour les prisonniers.
La présidente a demandé aux Tanzaniens de profiter de la journée pour « examiner les progrès accomplis depuis l’Union et de redoubler d’efforts pour améliorer le pays », a-t-elle déclaré. Elle a également promis de continuer à nourrir l’Union au profit des Tanzaniens et des Zanzibariens, en protégeant l’équité entre les deux parties du pays.