Alors que les remorqueurs ont réussi à remettre l’« Ever Given » en position de naviguer, la facture de l’embouteillage créé par le chavirage du navire dans le canal de Suez risque d’être salée.
C’est une opération à moindres frais. La remise en circulation du navire « Ever Given », qui a été immobilisé six jours en plein milieu du canal de Suez, devrait finalement coûter moins chère que prévu. « Les accidents impliquant de grands porte-conteneurs peuvent entraîner des réclamations immobilières de plus d’un milliard de dollars », indique l’agence de notation financière Fitch.
Mais cette dernière précise que les pertes pour les assureurs, concernant cet événement, « pourraient facilement atteindre des centaines de millions d’euros ». Le secteur de l’assurance aura du mal à sortir indemne de ce blocage.
Si, heureusement, « l’Ever Given devrait toujours pouvoir voyager une fois libéré », entraînant des réclamations liées à l’assurance coque et cargaison plutôt dans la fourchette basse, Fitch Ratings prévoit une réduction des « revenus des réassureurs mondiaux, tandis que les prix de la réassurance maritime augmenteront encore ».
8,1 milliards d’euros de marchandises par jour
Outre le milieu de l’assurance, c’est tout un pan de l’économie mondiale qui a trinqué pendant six jours. Interrogé par Libre Eco, le CEO du port d’Anvers Jacques Vandermeiren indique que l’embouteillage créé par le porte-conteneurs « Ever Given » a représenté un manque à gagner de « 350 millions d’euros par heure ». En effet, la revue spécialisée Lloyd’s List estime à 8,1 milliards d’euros le fret de marchandises quotidien sur le canal.
Or, avec ce chavirage, le trafic a été paralysé pendant six jours. Le manque à gagner pourrait donc atteindre les 50 milliards d’euros, voire 60 milliards, rien que pour la semaine écoulée. Le commerce sur le canal de Suez représente près de 12 % du commerce maritime international.
Un simple blocage de quelques jours a donc touché la planète entière. Si les navires pourront très prochainement à nouveau emprunter la voie maritime, la facture atteint des sommets.
Le bilan est en tout cas quantifiable : 50 navires ont été empêchés quotidiennement de franchir le canal reliant la mer Méditerranée à la mer Rouge. Lundi dernier, ce sont pas moins de 425 bateaux qui sont restés coincés. L’embouteillage s’est poursuivi les jours suivants. Il faudra, selon les spécialistes, encore trois jours pour que le trafic revienne à la normale. En cette période de crise économique, pas sûr que ce chavirage passe inaperçu.