Le 23 mars, le président zambien Edgar Lungu a ratifié un projet de loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité. Les réactions des Zambiens sont mitigées.
Le 23 mars dernier, un projet de loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité était ratifié par le président zambien. Edgar Lungu estime que cette loi permettra une meilleure utilisation d’internet en Zambie et que celle-ci est conçue uniquement pour protéger les citoyens contre les abus.
Le dirigeant zambien a déclaré que la loi visait à protéger tous les Zambiens, y compris ceux qui y sont farouchement opposés. « Je n’aurais pas pu le signer si je n’étais pas convaincu que ce soit pour le bien de tous les Zambiens », a-t-il déclaré.
Les objectifs de la loi sont d’assurer la cybersécurité de la Zambie et de fournir une protection en ligne pour les enfants. La loi prévoit également la protection des personnes contre la cybercriminalité, en facilitant l’identification, la déclaration et la protection des infrastructures d’information.
De quoi inquiéter. Utilisés à d’autres fins, ces outils pourraient tout autant censurer les Zambiens ou permettre de les espionner.
Le texte prévoit notamment la collecte des données personnelles, ainsi que la révision de l’admission en matière pénale de preuves électroniques, qui ne pourront être vérifiables que lorsque le parquet les obtiendra par ses propres moyens.
4 millions de dollars perdus en 2010
Des centaines de millions de cyberattaques se produisent chaque année en Afrique et plusieurs milliards de dollars sont détournés par des délinquants, qui ne sont pas détectés et restent impunis. La Zambie, en particulier, perd des millions de dollars à cause du piratage informatique. Un problème, particulièrement pour le secteur bancaire zambien. Ces dernières années, les banques zambiennes n’ont pas été épargnées des cyberattaques.
Selon une étude de 2016 sur les cyberattaques, « la Zambie a perdu jusqu’à 4 millions de dollars en un an il y a environ six ans, aux mains de cybercriminels qui ont piraté des documents bancaires avec l’aide de cartels locaux et internationaux ». La montée en puissance des services bancaires mobiles populairement connus sous le nom d’Airtel of MTN money a accru la menace de cybercrimes, selon l’étude.
D’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire ont récemment enregistré environ 1 300 plaintes pour cyber-attaques devant les tribunaux en un an. L’Afrique du Sud est encore plus touchée, plus de 70 % des Sud-Africains ont été victimes d’un cybercrime. Les entreprises sud-africaines ont perdu plus de 500 millions de dollars rien qu’en 2015.