La justice sud-africaine a décidé de maintenir la nomination du prince Misuzulu en tant qu’héritier du défunt roi zoulou Goodwill Zwelithini. La cour a cependant suspendu l’exécution de son testament.
Le juge sud-africain Isaac Madondo a déclaré que la requête de la reine Sibongile était prématurée et a rejeté la demande des princesses Ntombizosuthu et Ntandoyenkosi, visant à empêcher le couronnement du prince Misuzulu en tant que prochain roi zoulou. « Personne d’autre ne revendique le trône… Il est le successeur incontesté du trône » a déclaré le juge, qui a cependant suspendu l’exécution du testament contesté de son père Goodwill Zwelithini.
Les Zoulous sont un peuple bantou d’Afrique australe, en partie sédentarisé, qui se trouve principalement en Afrique du Sud. Sur le plan politique, les Zoulous sont, depuis 1980, profondément divisés entre partisans du Congrès national africain (ANC, fondé en 1912) et ceux du Parti Inkatha de la liberté (IFP, fondé en 1975). Leur présence en Afrique du Sud remonte au XIVe siècle. Tout comme les Xhosa qui se sont installés en Afrique du Sud au cours des vagues migratoires bantoues antérieures.
Les Zoulous créèrent en 1816 un puissant royaume sous le conquérant Chaka qui, doté comme ses prédécesseurs d’un large pouvoir sur la tribu, mène l’armée de la confédération Mthethwa, prend la suite de son mentor Dingiswayo et fait d’une confédération de tribus hétérogènes un empire sous hégémonie zouloue.
Le roi est mort, vive le roi ?
Le roi Zoulou, Goodwill Zwelithini, est décédé en mars 2021 à 72 ans, après 50 ans de règne, laissant derrière lui six épouses et au moins 28 enfants.
Nommée régente dans son testament, sa troisième épouse et favorite, Shiyiwe Mantfombi Dlamini a désigné son fils, Misuzulu Zulu, 47 ans, pour succéder au roi sur le trône. La régente est brusquement morte un mois après son mari et roi. Raison pour laquelle le couronnement du fils n’a pas eu lieu. Surtout après la contestation devant la justice la désignation du nouveau souverain par la première femme du roi, la reine Sibongile Dlamini, clamant être la seule épouse légitime puisqu’elle est la seule à avoir été mariée civilement au souverain.
Les autres femmes étaient des maîtresses, selon la reine Sibongile Dlamini, et n’ont été unies au roi que par un mariage traditionnel. Les princesses Ntombizosuthu et Ntandoyenkosi étaient associées à sa plainte pour empêcher le couronnement de Misuzulu jusqu’à ce que le testament soit vérifié. Elles contestent sa validité, affirmant qu’une signature, selon un graphologue, est fausse. Mais le vrai souci qui crée les divisions au sein de la famille royale est la personnalité de Misuzulu.
Le nouveau roi, âgé de 46 ans, a été éduqué aux Etats-Unis et contraste clairement avec la politique de ses parents, alors que le Premier ministre zoulou, Mangosuthu Buthelezi, a annoncé son soutien à Misuzulu. Sachant que si la nation zouloue se range du côté de l’ANC, cela signifierait le soutien du cinquième de la population sud-africaine en faveur de Cyril Ramaphosa. Dans le cas contraire, si les Zoulous soutiennent l’Inkatha, les querelles avec le gouvernement continueront. De surcroît, l’ANC serait menacé de sanctions, et Ramaphosa de destitution.