Qui pense coupe afro pense Afrique. Cette coiffure légendaire représente un message politique fort, avec lequel beaucoup de célébrités, surtout américaines, exprimaient leur ralliement autour d’une cause commune ; celle de l’abolissement des lois de ségrégation raciale contre les Noirs américains.
Dans le sud du continent africain, toute la région couverte par le bassin du fleuve Niger et jusqu’au fleuve Sénégal, la coupe afro est portée avec peu de dévotion. Les expressions Black Pride et Black Power ne veulent pas dire la même chose pour les originaires des nations africaines.
Une coupe enracinée dans la culture d’un peuple opprimé
En positionnant son apparence physique comme le moyen principal d’exprimer sa propre conscience politique des maux de la communauté, on tend à se prioriser soi-même à la société de référence. Selon l’historien militant britannique Kobena Mercer , le discours politique à travers la coiffure est plein d’ambiguïté et n’a jamais pu dépasser le symbolisme historique de la personne, et non de son idée. Si on y pense bien, le sourire perpétuel de Nelson Mandela, la moustache épaisse de Staline, ou encore les chapeaux d’Ahmadu Bello ne représentaient pas leurs aspirations politiques mais leur image de marque.
Cela étant dit, porter une coupe afro aux Etats Unis d’Amérique dans les années 60 du siècle passé n’avait pas le même but que de nos jours. Il s’agissait pour Angela Davis, l’activiste révolutionnaire, de crier haut et fort : « Je suis fière d’être noire ». Lors des tensions raciales des années 60-70 dans l’ouest américain, ayant opposé le mouvement Black Pather (BPP) à une faction des agents de l’Etat californien dont certains se réclamaient du Ku Klux Klan (KKK), porter une coupe afro était le moyen le plus répandu d’exprimer son engagement pour la cause des Afro-Américains .