Ce mercredi, le ministre français des Affaires étrangères est arrivé à Alger pour tenter de convaincre le président Tebboune d’apaiser les relations entre l’Algérie et la France. Sans pour autant formuler d’excuses.
Le mois dernier, L’Opinion révélait que le président algérien Abdelmadjid Tebboune refusait désormais de prendre son homologue français au téléphone. Pourtant, Emmanuel Macron cherchait, selon le quotidien, à renouer avec le chef de l’Etat algérien, alors que les deux pays sont brouillés. Début novembre, Macron avait tenté, en vain, de convaincre Tebboune de se déplacer à Paris pour assister à la Conférence sur la Libye.
Après deux mois de vives tensions, Jean-Yves Le Drian a montré que la France avait besoin de l’Algérie plus que l’inverse. Ce mercredi 8 décembre, le ministre français des Affaires étrangères a effectué une visite à Alger. Une « visite de travail, d’évaluation et de relance des relations », indique le Quai d’Orsay. L’Algérie est plus réticente, préférant parler de simple « évaluation des relations bilatérales ».
Alger veut une relation d’« égal à égal »
Sur place, Jean-Yves Le Drian a pris rendez-vous avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Mais une rencontre avec le président algérien était également dans les tuyaux. Paris espère renouer avec Alger, deux mois après de vives tensions suscitées par des sorties hasardeuses d’Emmanuel Macron quant à la colonisation française en Algérie. Depuis, un rappel d’ambassadeur, une baisse des quotas de visas octroyés à l’Algérie ou encore des déclarations par médias interposés ont fini de pourrir un peu plus la relation entre les deux pays.
Face à cette impasse diplomatique, l’Algérie semblait inflexible. Et pour cause, la polémique a été lancée par Paris. Fait étonnant : la France a fini, le 9 novembre dernier, par exprimer des « regrets » de la part du président Emmanuel Macron suite à ce que Paris considère comme des « polémiques » et des « malentendus ». Le chef de l’Etat français a affirmé avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne » et « son histoire », sans pour autant se confondre en excuses.
Si Jean-Yves Le Drian espère toujours la reprise d’un « partenariat ambitieux » avec l’Algérie, le patron de la diplomatie française doit composer avec la fierté algérienne : Abdelmadjid Tebboune ne fera pas « le premier pas » et attend donc un véritable mea culpa de la part de Paris. Un vrai rapport de force s’est mis en place et l’Algérie espère désormais profiter du faux-pas français pour une redéfinition des relations entre les deux pays, qui se ferait d’« égal à égal ».