Chaque semaine, en Algérie, des dizaines de morts sont comptabilisés dans des accidents de la route. Le gouvernement a décidé de durcir le ton.
Dans le monde, les accidents de la route tuent au moins deux personnes chaque minute, selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom. L’Afrique n’est pas épargnée : les statistiques de la Banque mondiale montrent en effet que c’est sur le continent africain et en Amérique du Sud que la mortalité par accident de la route est la plus importante. Zimbabwe, Liberia ou encore Erythrée… Voilà les pays où l’on meurt le plus sur la route, avec environ 40 morts pour 100 000 habitants chaque année.
Dans le Maghreb, on est bien en-dessous des moyennes africaines : la Tunisie et le Maroc, par exemple, enregistrent 17 morts pour 100 000 habitants chaque année. En Algérie, ce chiffre monte à 21 morts, selon la Banque mondiale. Certes, la mortalité par accident de la route, pour ce qui est de l’Algérie, ne cesse de diminuer depuis le début des années 2000. Mais le phénomène est encore trop présent.
En Afrique du Nord, l’Algérie, le mauvais élève
Chaque semaine, résume Afrik.com, une trentaine de personnes meurent sur les routes algériennes. Le média panafricain cite notamment l’agence Algérie Presse Service qui recense, de façon hebdomadaire, les accidents de la route et décès.
En août 2022, la Direction générale de la Protection civile dénombrait, pour les huit premiers mois de l’année, plus de 1 100 morts et plus de 40 000 blessés sur les routes, avec un total de 32 200 accidents — dont 12 000 rien que pour l’été. Des chiffres qui pourraient, dans les faits, être beaucoup plus importants : seuls les accidents en milieu urbain sont comptabilisés.
« La majorité des accidents de la route les plus dangereux a été enregistrée au niveau des grands axes routiers, considérés comme dangereux dans certains de leurs tronçons », affirme le chef du Centre d’information et de coordination de la circulation routière de la gendarmerie nationale, qui précise que les poids-lourds et les bus sont à l’origine « de 80% des décès, ce qui a entraîné une augmentation en nombre de morts ».
Mesures gouvernementales
La gendarmerie estime que plusieurs mesures gouvernementales pourraient permettre de faire baisser le nombre d’accidents de la route : « L’application du système du permis à points, le renforcement des stations de pesage mobiles et d’autres fixes, au niveau des sorties des zones industrielles, des carrières et des grandes usines », « l’amélioration de l’état du réseau routier, l’accélération de la réalisation de routes à double voies, puisque celles à sens unique enregistrent de manière fréquente de graves accidents de la circulation, l’amélioration de la formation spécialisée destinée aux conducteurs de véhicules de transport de voyageurs et de marchandises », le « durcissement et l’adaptation des lois particulièrement sur les véhicules de transport de marchandises et les bus de transport de voyageurs » et « l’accélération de la mise en œuvre du projet d’enregistrement de la vitesse des bus et des camions de transport de marchandises par ‘chronotachygraphe’, considéré comme une boîte noire pour ces véhicules ».
De son côté, le gouvernement a déjà annoncé une mesure importante : début octobre, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a promis une révision du Code de la route. Le permis à points devrait entrer en vigueur en Algérie. Il s’agira également de criminaliser les actes dangereux sur les routes, ce qui passera indéniablement par la mise en place d’un cadre légal plus strict