Le Ghana est le premier pays en Afrique et dans le monde à recevoir des vaccins gratuits grâce à l’initiative Covax. L’OMS se réjouit mais sait que le temps presse.
Le défi est de taille et les premières livraisons de doses gratuites de vaccin anti-Covid ne font pas oublier à l’Organisation mondiale de la Santé, l’Alliance Gavi et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) le retard pris dans la mise en place du dispositif Covax. Les initiateurs de ce dispositif prévoient que « 2 milliards de doses puissent être distribuées équitablement d’ici la fin 2021 » dans les pays les plus pauvres de la planète.
Mais jusqu’à fin février, c’était l’inconnue. Ce mercredi 24 février, les premières doses sont finalement arrivées au Ghana. Un symbole, car le temps presse. « Enfin ! », s’est d’ailleurs exclamé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, sur Twitter. Une façon de dire son soulagement, mais également son agacement. Quelques jours plus tôt, le patron de l’Organisation mondiale de la santé déplorait que « certains pays riches sont actuellement en train d’approcher les fabricants pour s’assurer l’accès à des doses de vaccins supplémentaires, ce qui a un effet sur les contrats avec Covax ».
At last!
This morning the first doses of #COVID19 vaccines shipped by the COVAX facility arrived in #Ghana. Congratulations to all partners including @gavi, @CEPIvaccines & @UNICEF. A day to celebrate, but it’s just the first step. 45 days left for #VaccinEquity https://t.co/3TjuJiMzj0
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) February 24, 2021
Les pays développés ralentissent la cadence
Autrement dit, les pays développés, dans leur course effrénée à la vaccination, ralentissent les campagnes dans les pays les plus pauvres. Le commerce parallèle gouvernements-laboratoires a mis du plomb dans l’aile de l’initiative Covax. « Le nombre de doses allouées à Covax a été réduit à cause de cela, » résumait l’OMS en début de semaine.
Mais voilà, le fabricant indien Serum Institute of India a finalement envoyé, ce mercredi, 600 000 doses de vaccin AstraZeneca/Oxford à Accra. L’OMS indique qu’il s’agit là du « début de ce qui devrait être la plus grande fourniture et distribution de vaccins de l’histoire ».
De leur côté, longue attente oblige, d’autres pays ont dû s’employer à trouver des doses de vaccin sur leurs fonds propres. Le Ghana, par exemple, a réceptionné des doses du vaccin russe Spoutnik V. L’Union africaine distribuera, elle, cette année 270 millions de doses de vaccin.
Serum Institute of India incite les pays africains à la patience. Le patron du laboratoire a avoué que le gouvernement indien lui avait demandé d’accorder la priorité à son pays. Outre les deux milliards de doses de l’initiative, Covax pourrait en acheter un autre milliard.