Cinq équipes africaines se sont qualifiées pour la Coupe du monde. Lors des différentes Coupes du monde, l’Afrique est sous-représentée. A qui la faute ?
Sénégal, Ghana, Cameroun, Tunisie et Maroc… La liste des pays qualifiés pour la Coupe du monde 2022, qui aura lieu au Qatar du 21 novembre au 18 décembre, est désormais connue. Hier, au terme des matches retour des barrages, ces cinq nations sont allées au bout du suspense pour se qualifier.
L’heure est au bilan. Et le premier bilan est celui du manque de représentativité de l’Afrique à la Coupe du monde. Sur les 32 sélections qui fouleront les pelouses des stades du Qatar, seules 5 sont africaines, contre 13 rien que pour l’Europe. Avec plus d’un milliard d’habitants et 54 nations, comment expliquer un tel déséquilibre ?
Pour Loïc Ravanel, universitaire et chercheur au Centre international de recherche sur le sport (CIES) de l’Université de Neuchâtel en Suisse, interrogé en 2018 par France TV Info, cette sous-représentativité est le résultat d’« un rapport de force au sein de la FIFA ». Si le chercheur admet qu’il faut « une représentation territoriale plus équilibrée » lors des Coupes du monde, il admet qu’il y a toujours eu un débat au sein des instances du football pour tenter de « maintenir un certain niveau de jeu ».
Guerre d’influence au sein de la FIFA
Or, actuellement, l’UEFA est sans aucun doute la fédération continentale la plus influente au sein du football mondial. Les Sud-Américains et les Asiatiques, que Gianni Infatino, le patron de la FIFA, garde dans son giron, sont également de plus en plus influents.
Résultat : l’Afrique est la grande perdante des Coupes du monde. Entre 1934 et 1970, les sélections africaines n’ont pas été invitées au Mondial, même si en 1966, elles ont préféré boycotter les compétitions pour tenter de gagner des places. En 1970, le continent a finalement obtenu… une place en Coupe du monde.
Il aura fallu attendre le passage à 32 équipes pour que l’Afrique ait le droit à cinq places pendant les Coupes du monde. Avec un record à six représentants lors du Mondial en Afrique du Sud en 2010. Le manque de compétitivité des équipes africaines doit aussi beaucoup aux résultats des sélections continentales, qui n’ont jamais dépassé les quarts de finale.
Si le Cameroun, le Sénégal et le Ghana ont, respectivement en 1990, 2002 et 2010, atteint les quarts de finale, ils n’ont jamais réussi à se qualifier pour les demi-finales.
Après 2010, la CAF, via son président Issa Hayatou, a bien tenté de conserver une sixième place en Coupe du monde, la demande est restée lettre morte auprès de la FIFA. Car offrir une place supplémentaire à l’Afrique, c’est retirer un avantage à un autre continent.
Problème : en limitant la présence d’équipes africaines, la FIFA bloque l’obtention d’importantes mannes financières. Et donc de compétitivité.
Reste qu’en 2026, la Coupe du monde devrait accueillir 48 équipes. L’Afrique devrait donc pouvoir négocier des places supplémentaires. L’Afrique arrivera-t-elle à obtenir trois ou quatre place supplémentaires ? Lorsque l’on voit que l’Algérie, le Mali ou l’Egypte seront privés de Mondial en 2022, on est aujourd’hui impatient que l’Afrique soit enfin plus représentée lors de la Coupe du monde.