Laurent Gbagbo ne pourra pas voter lors des municipales ivoiriennes de septembre prochain. Il espère désormais recouvrer ses droits civiques en vue de la présidentielle de 2025.
Ce n’est pas vraiment une surprise : Laurent Gbagbo, le 2 septembre prochain, ne pourra pas glisser son bulletin dans les urnes. Alors qu’approchent les municipales, l’ancien président de la République espérait vainement être inscrit sur les listes électorales. Même s’il savait, au fond, qu’il y avait peu de chances que cela fonctionne. Condamné pour l’affaire du « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques. Il ne peut donc pas se présenter à une élection, ni même voter.
Le Parti des peuples africains (PPA-CI), la nouvelle formation de l’ex-président, a cependant multiplié les recours et les demandes à la présidence. Mercredi dernier, il était encore temps pour le parti de Laurent Gbagbo de déposer un recours auprès du tribunal administratif. Le PPA-CI a finalement renoncé et Laurent Gbagbo ne pourra donc pas voter en septembre prochain.
Le PPA-CI estime que l’ex-chef de l’État est victime d’un acharnement judiciaire. « Nous n’allons pas faire la même demande, face aux mêmes juges », a ainsi résumé Justin Koné Katinan, le porte-parole du parti. Une façon de faire comprendre que Laurent Gbagbo ne pourrait pas arriver à ses fins avant les municipales.
Mais d’ores et déjà, l’ancien président a les yeux rivés sur la présidentielle de 2025. Car si Alassane Ouattara se lance dans la campagne, nul doute que Laurent Gbagbo souhaitera lui aussi en être. Mais un duel Ouattara-Gbagbo, comme en 2010, est-il envisageable ?
C’est Ouattara qui, pour le moment, a le destin de Laurent Gbagbo entre les mains. Au final, la décision de la Commission électorale indépendante (CEI) répond à une logique juridique implacable : s’il a été gracié par « ADO », Laurent Gbagbo ne peut pas recouvrer ses droits civiques tant qu’il n’a pas été gracié par le même Ouattara.
D’ici à 2025, les listes électorales seront à nouveaux révisées. D’ici là, Gbagbo attend donc de savoir le sort que le président lui réserve. Si l’ancien chef de l’État « considère cette non-inscription comme une manœuvre politicienne visant à l’écarter de la vie politique », il compte bien mettre la pression sur son successeur au palais présidentiel pour redevenir un citoyen comme les autres l’an prochain.