Le président Azali a-t-il truqué les élections, et plus particulièrement la présidentielle ? Malgré des preuves de dysfonctionnement, l’Union africaine assure que le scrutin s’est déroulé de manière transparente.
Être président en exercice de l’Union africaine (UA) peut avoir des avantages. Ce n’est pas Azali Assoumani, candidat à sa réélection aux Comores, qui dira le contraire. Et pour cause, alors que l’élection présidentielle a eu lieu dimanche dernier, Azali reste pour encore quelques semaines le président de l’instance continentale. Et cela tombe bien : alors que plusieurs opposants contestent les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections, l’Union africaine vient à la rescousse du président-candidat pour entériner sa victoire annoncée.
Electeurs empêchés d’accéder à des bureaux de vote, électeurs désinscrits des listes, grosses tensions dans les bureaux de vote… Le scrutin ne s’est pas vraiment passé dans le calme espéré. Mais Azali en a désormais l’habitude, lui qui n’en est pas à sa première présidence. Sauf que cette fois, il a pu compter sur le soutien de l’UA.
L’organisation a, en effet, envoyé une mission d’observation sur place pour vérifier le bon déroulement du scrutin. Et, surprise, tout comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et la Force en attente d’Afrique orientale, tout semble s’être déroulé sans « fraudes massives », bien que les opposants soient certains du contraire. L’élection s’est « globalement déroulée de manière libre et transparente », assurent les observateurs, qui ont vu un climat de « paix » et aucun « incident majeur ».
Certes, il fallait bien avouer la réalité en relevant quelques problèmes de livraison de matériel électoral, des retards à l’ouverture des bureaux de vote ou encore des problèmes sur les listes électorales. Mais, selon l’UA et consorts, pas de quoi remettre en cause l’élection d’Azali.
Quid des « bourrages d’urnes » dénoncés par l’opposition ? L’UA n’a, là non plus, pas trouvé de souci particulier. Pourtant, des vidéos ont prouvé ces fraudes. Qu’importe, pour le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, Domitien Ndayizeye, « vous savez ce qu’on fait des vidéos. Moi, je n’ai pas les capacités pour pouvoir découvrir ces petits jeux là. Alors, je me retiens ».