« Travailler dur, construire de nouveaux rêves, créer des emplois et autonomiser des jeunes passionnés par l’entrepreneuriat ». Le leitmotiv de Chekinah Olivier est clair. L’homme d’affaires sait de quoi il parle. À peine adolescent, il met en place son premier business. « J’ai commencé l’entrepreneuriat à l’âge de 12 ans, d’abord par nécessité de survie. Puis c’est devenu une véritable passion, avec l’envie de faire quelque chose de productif pour l’indépendance financière ». À l’époque, Chekinah Olivier récoltait sur les arbres fruitiers des mangues, des avocats ou encore des agrumes qu’il allait revendre dans la rue. Ses revenus, il ne les dépensait pas n’importe comment. Après deux ans de vente de fruits au bord des routes, le jeune adolescent place toutes ses économies dans un four à bois pour se lancer dans la pâtisserie, à laquelle il s’est formé. Avant de créer une activité de vente d’huile pour lampes, dans une ville où 95 % de la population n’avait pas accès à l’électricité. Depuis, Chekinah Olivier n’a plus arrêté d’entreprendre.
Chekinah Olivier, l’entrepreneuriat dans le sang
Mais avec, toujours en tête, une philosophie : laisser un héritage aux générations futures. Ses expériences, dit-il, il veut en faire profiter la prochaine génération, qui pourrait bien s’inspirer de lui. Car après avoir créé des micro-entreprises en fonction des besoins des personnes autour de lui, Chekinah Olivier s’est lancé dans de nombreux autres secteurs. Allant jusqu’à découvrir un secteur minier dans lequel il a réussi à s’imposer. C’est à l’âge de 16 ans à peine qu’il se met à arpenter les mines de diamants artisanales des villages. Le jeune Chekinah Olivier commence alors à vendre de petits diamants. C’est sans aucun doute ce qui lui donnera cette nouvelle stature. Son savoir-faire l’emmène alors en Asie, et plus particulièrement en Thaïlande, où il découvre un autre secteur, celui du prêt-à-porter. Il effectue de nombreux allers-retours entre l’Asie et l’Afrique pour vendre des vêtements, mais il n’en oublie pas pour autant d’où il vient.
Les mille et unes idées de Chekinah Olivier
Adulte, Chekinah Olivier crée plusieurs activités : entreprises dans les secteurs du conseil, des mines, de la construction, de la logistique ou encore des télécommunications… L’entrepreneur n’est jamais rassasié. Fort de son expérience, il voit la création d’entreprises comme « un voyage tranquille », d’autant que celui-ci l’emmène dans plusieurs parties du globe. Mais pas question de ne développer que des activités lucratives. Chekinah Olivier mise surtout sur le partage. Outre le conseil, il dispense des conférences, et se positionne comme « coach et mentor ». Désormais installé au Canada, où il a notamment fondé OLC Project Management LLC, il n’en oublie pas pour autant son continent, pour lequel il voit grand. « Une Afrique intégrée connaîtra une croissance plus rapide et deviendra un acteur important du développement économique mondial, dit-il. Quand vous observez les Etats-Unis, vous voyez qu’un Etat comme le Nouveau-Mexique est reconnu pour son industrie pétrolière et pétrochimique, alors qu’il ne produit pas de pétrole : il le raffine. Tout le pays profite ainsi de l’économie pétrolière, parce qu’au Texas on extrait, tandis qu’au Nouveau-Mexique on raffine. Certains pays ont un grand potentiel naturel, d’autres n’en ont pas, mais leur développement peut être mutuellement bénéfique, s’il est pensé de manière cohérente et intégrée, en sortant d’une logique de conflit ».
Les mille et unes idées de Chekinah Olivier
Cette volonté de développement de l’Afrique, Chekinah Olivier en a fait un atout, avec sa société OL Mining Inc. Selon lui, le manque d’informations quant au potentiel dont regorge le sous-sol africain est un frein au développement, et les Etats africains eux-mêmes, par méconnaissance, n’y trouvent pas forcément leur compte. Or, affirme-t-il, il faut « assurer une parfaite connaissance des richesses du sous-sol africain, pour que les Etats soient en position de force quand ils négocient leur exploitation avec les grands groupes miniers mondiaux ». D’où l’idée de « débloquer et ouvrir le potentiel africain et des pays en développement en réalisant l’inventaire le plus exhaustif possible de ce qui est disponible et peut être exploité ». Avec une société espagnole, Chekinah Olivier a travaillé sur une cartographie qui recense les ressources en minerais et les ressources énergétiques sur tout le continent. Objectif : « Que les gouvernements aient toutes les cartes en main pour négocier avec les multinationales minières ou énergétiques ».