Lors du dernier sommet de l’Union africaine, Joe Biden est intervenu en vidéo pour dessiner les contours de la future politique africaine des Etats-Unis.
Janvier 2018. Dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, Donald Trump présidait une réunion sur l’immigration. Il demandait alors, en privé : « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? » En évoquant des « pays de merde », il parlait d’Haïti, du Salvador, mais également de pays africains qui avaient alors exigé des excuses de la part du président américain.
Soulagement, en janvier, lorsque Joe Biden a pris les commandes des Etats-Unis. Les chefs d’Etat d’Afrique y ont vu une lueur d’espoir, celle d’être à nouveau considérés par le pays de l’Oncle Sam.
Aucun voyage en Afrique pour Donald Trump
En effet, lors de son mandat, Donald Trump avait totalement oublié le continent, ne s’y rendant pas une seule fois alors que ces prédécesseurs avaient effectué plusieurs voyages en Afrique —Bill Clinton, George W. Bush et Obama avaient respectivement participé à 8, 10 et 6 visites officielles sur le continent. Et en quatre ans, seuls les président Buhari et Kenyatta ont été invités à la Maison-Blanche.
Bien qu’il n’ait pas voyagé en Afrique, Donald Trump a cependant fait en sorte d’accroître la présence militaire des USA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme — classique pour un Républicain. Il a, de plus, reconduit l’allocation de 7 milliards de dollars à destination de l’Afrique lors des trois années ayant suivi son élection en 2016. Avec un objectif : contrer les investissement chinois sur le continent.
Cette politique africaine de la part des Etats-Unis pourrait bien évoluer avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche. Début février, l’Union africaine tenait son 34e sommet en visioconférence. Le tout nouveau président américain a tenu à y participer à sa manière en envoyant une vidéo dans laquelle il appelle au « dialogue dans un respect mutuel », à des « partenariats à reconstruire avec les institutions internationales », ou encore à une « promotion d’une vision commune d’un avenir meilleur ».
« Les Etats-Unis se tiennent prêts maintenant pour être votre partenaire »
Commerce, santé, sécurité ou encore climat… Joe Biden a évoqué les grands axes de la nouvelle coopération entre Etats-Unis et Afrique, en veillant à bien se démarquer de Donald Trump. Quelques jours plus tôt, le chef de l’Etat avait décidé de nommer une personnalité d’origine guinéenne, Mahmoud Bah, à la tête de la Millennium Challenge Corporation, l’agence indépendante du gouvernement américain en charge de fournir des subventions à certains pays.
Biden a également montré sa volonté de ne pas mettre de côté l’Afrique, en choisissant des membres des administrations Clinton et Obama pour l’aider à dessiner les contours de sa politique africaine. Le président américain a promis d’organiser un sommet lors duquel les chefs d’Etat africains seraient invités.
Si l’on ne connaît pas encore les axes précis de la nouvelle politique africaine des Etats-Unis, nul doute que Biden tentera de se démarquer de son prédécesseur. Le président américain souhaite assister au prochain sommet de l’Union africaine. « Les Etats-Unis se tiennent prêts maintenant pour être votre partenaire dans la solidarité, le soutien et le respect mutuel », a affirmé dans sa vidéo à l’UA Joe Biden. Une déclaration qui tranche avec la politique de l’administration Trump.