Les activistes togolais de l’étranger font décidément plus de bruit sur les réseaux sociaux que dans les rues. Ils appelaient à manifester ce 26 juin. Mais l’événement n’a pas mobilisé.
Depuis plus de quinze ans, les oppositions togolaises ont bien du mal à s’accorder. Et restent finalement totalement inefficaces. Malgré une faible présence sur le terrain politique, l’opposition togolaise est omniprésente dans les médias internationaux. Un trompe-l’œil qui renvoie une image erronée à l’international de la situation dans le pays. « RFI et les médias, particulièrement français, relayent les déclarations des activistes de l’opposition, sans vérifier du sérieux de leurs interlocuteurs, affirme un politologue français. C’est beaucoup de bruit pour rien, ce n’est en rien représentatif de la réalité ». « S’ils peinent à mobiliser sur le terrain, les activistes arrivent à s’organiser sur les réseaux sociaux, on ne peut pas leur enlever ça », poursuit un analyste de la politique togolaise.
Nouvelle preuve de ce gap entre le bruit médiatique et la réalité du terrain : l’appel à manifester du 26 juin. Depuis plusieurs jours, de nombreux messages ont fleuri sur les réseaux sociaux : TikTok, WhatsApp et X principalement. Avec un seul mot d’ordre : il s’agissait de fragiliser le pouvoir en place en descendant massivement dans les rues. Plusieurs appels à manifester comme ceux-là avaient été lancés les années précédentes, sans qu’ils ne soient suivis d’effets. Les activistes n’ont, cette année encore, pas réussi à faire mieux. Ce jeudi, contrairement à ce que certains médias ont pu laisser penser, même les quartiers réputés les plus chauds (Bè, Deckon, Agoè ou Akodesséwa) sont restés calmes pendant toute la journée du 26 juin.
Si RFI estimait, en amont, que « la tension monte progressivement », la radio internationale a finalement dû admettre, hier, que « la mobilisation reste pour l’heure timide ». En effet, les commerces sont restés ouverts dans les différents quartiers, comme si de rien n’était. La vie à Lomé n’a pas changé depuis ces dernières heures. Et finalement, la mobilisation est restée virtuelle. « C’est un peu le problème des réseaux sociaux, ils sont un amplificateur d’une grogne qui reste anecdotique », résume le consultant digital Mahmoud Ben Issa. Outre quelques légers incidents en débuts d’après-midi, hier, initiés par de petits groupes de jeunes, rien n’a été à signaler dans le reste de la capitale.