Après des mois de combats acharnés entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), l’armée soudanaise semble désormais prendre peu à peu l’avantage sur plusieurs fronts.
Depuis le début de la semaine, l’armée soudanaise avance à grands pas, face aux Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Dogolo, l’ancien vice-président. Elle a notamment repris le contrôle d’Omdourman et renforcé sa présence à Bahri. Elle promet également de reconquérir Wad Madani, capitale de l’État d’Al-Jazeera. Parallèlement, des frappes aériennes visent les positions des FSR dans plusieurs autres États.
Selon le chercheur Roland Marchal, cette dynamique s’explique par trois facteurs : le rôle décisif des drones et des formateurs iraniens, l’intégration de milices populaires dans l’armée, et la mobilisation de la population du Nord après la prise de Wad Madani par les FSR.
Mais au-delà de ces avancées militaires, le Soudan fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent.
De quoi inquiéter les Nations unies. « À tout point de vue, l’ampleur des besoins humanitaires, le nombre de personnes déplacées et menacées par la faim, le Soudan est l’une des pires catastrophes humanitaires de mémoire récente », a alerté Edem Wosornu, du Bureau des opérations humanitaires de l’ONU.
Près de 18 millions de Soudanais font face à une grave insécurité alimentaire, un chiffre record, et 730 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë. L’ONU prévient que 5 millions de personnes pourraient glisser dans une situation catastrophique dans les prochains mois.
Le Conseil de sécurité a appelé début mars à un cessez-le-feu « immédiat » pendant le ramadan et à un accès sans entrave à l’aide humanitaire. Les États-Unis ont annoncé dans la foulée une nouvelle aide humanitaire de 47 millions de dollars. Ces fonds iront à des pays voisins du Soudan, dont le Tchad et le Soudan du Sud, pour les aider à accueillir les réfugiés soudanais, a précisé la diplomate américaine Julieta Valls Noyes lors d’une rencontre avec le Premier ministre tchadien.
Malgré ces enjeux humanitaires cruciaux, le Soudan reste largement délaissé par la communauté internationale, dénonce l’ONU.