Après une concertation avec l’opposition, le pouvoir gabonais a décidé de réviser la Constitution. Le mandat présidentiel passera de 7 à 5 ans, mais le texte ne prévoit aucune limitation du nombre de mandats.
On ne pourra jamais reprocher à Ali Bongo Ondimba de briguer, comme Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, un troisième mandat illégal. Le Gabon a en effet décidé de ne pas succomber à l’inscription de la limitation de mandats dans sa nouvelle Constitution. Une décision prise en concertation avec l’opposition.
Pendant une dizaine de jours, une « concertation politique » a en effet réuni une partie de l’opposition et des représentants du pouvoir gabonais. Lors de débats à huis clos, la question de la limitation de mandats n’a pas vraiment été un enjeu. Il s’agissait surtout de trancher sur un autre point : la durée des mandats.
Et c’est l’une des principales modifications apportées à la Constitution, donc. Tous les mandats, qu’ils soient locaux, parlementaires ou présidentiels, ont été uniformisés. Les mandats politiques dureront tous 5 ans, même celui du chef de l’État, jusque là élu pour 7 ans. Idéal pour Ali Bongo Ondimba, dont l’état de santé interroge, qui compte se représenter à l’occasion de la présidentielle cette année mais à qui on ne donne pas forcément la capacité de gouverner pendant un septennat.
Un autre point de la nouvelle Constitution aura son importance au second semestre au moment de la campagne présidentielle : il n’y aura pas de second tour lors du scrutin — tout comme lors des élections législatives, sénatoriales et locales. Officiellement, les raisons de ce passage de deux à un seul tour sont financières. En effet, organiser une présidentielle en un tour coûtera bien moins cher aux contribuables gabonais. Mais avec une opposition gabonaise divisée, cela avantagera indéniablement Ali Bongo Ondimba, qui arrivera forcément en tête du premier tour et qui s’évite un front anti-Bongo lors du second tour.
La nouvelle Constitution révisée entrera en application dès les scrutins de cette années, après que les députés et sénateurs, réunis en Congrès, l’ont adoptée. Si la non-limitation du nombre de mandats permettra d’éviter une quelconque polémique concernant la candidature d’Ali Bongo, le président gabonais semble assuré de débuter, à la fin de l’année, un nouveau mandat.