Ces derniers temps, Paul Biya a enchaîné les malaises. Mais selon plusieurs rumeurs persistantes, le président du Cameroun reste aux aguets et envisagerait de remanier son gouvernement.
C’était il y a dix jours. Selon le journaliste, généralement bien informée sur les coulisses de la présidence camerounaise Boris Bertold, Paul Biya faisait un malaise alors qu’il était dans son hélicoptère en train de revenir du village de Mvomeka’a. Un malaise qui pose question : alors qu’il devait prendre la route, Paul Biya avait finalement décidé de prendre l’hélicoptère. Pris en charge par les services médicaux de la présidence de la République, Paul Biya n’a pas voulu que l’information fuite.
Mais dans le sérail camerounais, ce malaise effraie. Notamment au sein de son premier cercle, écrit ce jeudi matin Africa Intelligence qui indique que Biya séjourne dans son village natal depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations.
Paul Biya est aujourd’hui âgé de 89 ans, dont quatre décennies passée à la tête de son pays. Son état de santé a, ces derniers temps, animé les débats. Notamment parce que le président passe moins de temps à s’occuper de politique intérieure que de ses soucis de santé. Et lorsqu’il n’est pas en Suisse pour prendre soin de lui, Paul Biya reste donc loin de la vie publique dans son village.
Un grand ménage de printemps ?
De quoi, également, inquiéter les ministres : selon un journaliste camerounais, le voyage de Biya vers la capitale camerounaise pourrait être le début d’une grosse opération de ménage. « Le chef de l’Etat, avant tout remaniement ou toute décision dure, se retire à Mvomeka’a et frappe dès qu’il rentre de sa retraite dans son village natale », indique le journal Cameroun 24. La rumeur d’une liste d’un nouveau gouvernement a même circulé.
Si la santé de Biya est donc fragile, le chef de l’Etat semble donc toujours déterminé à rester au pouvoir. Et dans son entourage, on craint le pire : des ministres et cadres de plusieurs ministères auraient, selon la presse camerounaise, été interdits de quitter le territoire. Des enquêtes auraient même été lancées contre plusieurs personnalités, laissant craindre des arrestations dans les prochains jours après des affaires de détournements de fonds liés à la pandémie de Covid-19.
Que se passe-t-il réellement au sein du palais présidentiel ? La situation semble en tout cas être confuse. Si, d’un côté, l’enchaînement de malaises fait craindre une guerre de succession en cas d’aggravation de l’état de santé du président, seuls deux hommes sont réellement dans la confidence : Mvondo Ayolo, le directeur de cabinet de Paul Biya, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence. Eux seuls sont autorisés à voir le chef de l’Etat.