Alors que plusieurs députés européens sont accusés d’avoir été corrompus par le Qatar, d’autres révélations impliquent désormais le Maroc.
Le Maroc a-t-il tenté de corrompre des parlementaires européens ? Alors que le Qatar est dans la tourmente après la découverte de plus de 1,5 million d’euros en espèces lors de perquisitions liées à une enquête impliquant notamment la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, le nom du royaume chérifien sort de plusieurs auditions.
Le compagnon d’Eva Kaili, qui est également son assistant parlementaire, Francesco Giorgi, a en effet reconnu devant la police et le juge Michel Claise qu’il appartenait à une organisation d’influence pour le compte du Qatar, mais également du Maroc. L’objectif de cette organisation : intervenir dans les affaires européennes.
Lors de son audition, Giorgi a également révélé le nom de deux élus qui auraient également été ciblés et auraient touché de l’argent de la part de l’organisation : l’Italien Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella.
La DGED au cœur de l’enquête
L’assistant parlementaire a indiqué que le Maroc avait participé à des opérations de tentative de corruption via son service de renseignements extérieurs et de contre-espionnage, la Direction générale des études et de la documentation (DGED). Les enquêteurs pourront s’appuyer sur des documents montrant qu’Andrea Cozzolino et Francesco Giorgi ont été en contact avec deux agents de la DGED, mais également avec l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun.
Rien de surprenant. Il y a deux jours, Politico révélait qu’un ancien eurodéputé socialiste italien, Antonio Panzeri, était lui aussi accusé d’avoir touché des fonds de la part du Qatar et du Maroc. L’Italie a fait une demande d’extradition, alors que l’ex-élu est en Belgique. Selon les premiers éléments de l’enquête, Panzeri s’appuyait sur son épouse et sa fille, qui « participaient au transport des cadeaux » offerts par Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.
À propos de ces cadeaux de l’ambassadeur du Maroc envers l’élu, un document indique que les infractions ont été commises entre le 1er janvier 2021 et le 8 décembre 2022
Le parquet fédéral n’a pas encore confirmé qu’une enquête visant le Maroc avait été ouverte dans ce dossier pour le moins brûlant. Le juge d’instruction Michel Claise demande à l’Italie que leur soient remises l’épouse et la fille d’Antonio Panzeri.