En Algérie, plus de 4,2 milliards de dollars de biens mal acquis de l’ère Bouteflika ont été saisis par la justice. L’opération mains propres, supervisée par le président Abdelmadjid Tebboune, avance à pas de géant.
En Algérie, le président a montré qu’il avançait rapidement dans la lutte contre la corruption des hauts fonctionnaires de l’Etat. Après les condamnations retentissantes de l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite, c’est au tour d’Ali Haddad, l’ancien patron des patrons, d’être dans le collimateur de la justice.
Les biens de ce dernier, saisis ces dernières semaines, ont une valeur dépassant les 4 milliards de dollars. En février, d’autres hommes d’affaires ont vu leurs biens, supposés mal acquis, saisis. Il s’agit de Mahieddine Tahkout, patron du groupe TMC et de Sima Motors, et Hocine et Mansour Metidiji, dirigeants du groupe Metidji, entre autres. Des biens appartenant aux deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ont également été saisis. Avec eux, les ex-ministres des Travaux publics Abdelkader Kadi et Amar Ghoul.
Depuis l’année dernière, Abdelmadjid Tebboune a également ordonné le lancement du nouvel Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC). Ce dernier, préexistant et doté de pouvoirs plus larges depuis 2020, a été consacré par la mise en place de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, qui fait office d’autorité de tutelle de l’ONPLC.
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L’ONPLC a recensé, depuis 2019, des milliers de requêtes et de saisines concernant des affaires de petite corruption.
La revanche d’Abdelmadjid Tebboune
Malgré les critiques, donc, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avance dans son opération de nettoyage de l’administration publique, l’une de ses promesses électorales. Mais une affaire personnelle également.
Il faut rappeler que l’actuel chef d’Etat de l’Algérie avait été « puni » par l’Ancien régime à cause de sa volonté de lutter contre la corruption. En 2017, il avait été nommé Premier ministre avant d’être limogé et assigné à résidence après un peu plus de trois mois à la primature.
La cause ? Un audit des entreprises d’Ali Haddad entrepris sur ordre de Tebboune en juillet 2017. En particulier, l’Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments (ETRHB Haddad). Cette dernière a donc fait, la semaine dernière, objet d’une saisie.
Outre les biens personnels des hommes d’affaires et des responsables de l’Etat visés par les procédures judiciaires en cours, donc, Abdelmadjid Tebboune a ordonné au gouvernement d’accélérer le pas afin de ramener les usines et entreprises dans le giron de l’Etat.
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— La patrie news (@lapatrienews) March 8, 2022