Le paludisme tue chaque année en Afrique près de 400.000 personnes. Au 1er janvier 2021, le continent a enregistré 65.000 décès liés à la Covid-19. Même si le bilan du coronavirus est sous-estimé, la fièvre des marais continue de faire des ravages. L’OMS craint un doublement des morts durant la pandémie Covid. Alors qu’un remède naturelle, l’Artemisia annua, semble efficace contre le palu… Qui se cache derrière le blocage de l’OMS ?
Le paludisme est une vraie menace pour le continent vu qu’il n’existe aucun vaccin et que les parasites sont de plus en plus résistants aux traitements. Malheureusement, les laboratoires pharmaceutiques ne s’intéressent pas assez à cette « maladie des pauvres ». Les chiffres l’attestent clairement : en 2019, en ce qui concerne le palu, les investissements dans la recherche et le développement ont atteint 3 milliards de dollars. A titre comparatif, pour la Covid-19, on parle de plusieurs centaines de milliards de dollars qui ont été débloqué en un temps record et qui ont débouché sur la commercialisation de plusieurs vaccins « miracles ». Autrement dit, vu que le paludisme tue essentiellement des Africains. Donc no business, no deal.
Paludisme + Coronavirus : l’équation impossible
La mauvaise gestion de la pandémie de la Covid-19 par la majorité des pays africains, un système de santé mis à rude épreuve et l’augmentation des cas de paludisme risquent d’accentuer le nombre de morts liés à cette maladie infectieuse. En effet, l’OMS a relevé la diminution de l’accès aux traitements paludéens voire l’interruption totale de l’accès aux soins pour certains pays africains. Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, « en fonction du niveau de perturbation des services, il pourrait y avoir un excès de décès dus au paludisme de l’ordre de 20.000 à 100.000 en Afrique subsaharienne, la plupart d’entre eux chez les jeunes enfants », a précisé Pedro Alsonso, Directeur du programme de lutte contre le paludisme à l’OMS. Par ailleurs, « lors d’une pandémie comme celle que nous vivons, toutes les priorités sont orientées vers la résolution de ce problème. On observe donc un recul dans la prestation des autres services de base ce qui affaiblit et baisse les indicateurs de manière importante. Les programmes d’immunisation sont affectés, les femmes enceintes ne sont plus assistées dans leur accouchement et les cas de comorbidités posent problème », a déclaré le directeur général de la plateforme mondiale pour en finir avec le paludisme, le docteur Abdourahmane Diallo.
OMS vs Artemisia annua
Qu’est-ce que l’Artemisia annua ? C’est une plante utilisée depuis plus de deux mille ans par la médecine chinoise pour soigner le paludisme. Plusieurs médias ont mis en exergue « un complot » chapoté par l’OMS et visant à écarter l’usage de cette plante au profit des laboratoires pharmaceutiques.
En 2007, l’OMS a publié un communiqué mentionnant les faits suivants : cette plante « est considérée aujourd’hui comme une partie de la solution dans les cas où le paludisme est devenu résistant aux autres médicaments. Les associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine (ACT) sont recommandées par l’OMS depuis 2001 dans tous les pays où le paludisme à falciparum – la forme la plus résistante de la maladie – est endémique. » En 2012, l’Organisation Mondiale de la Santé publie une sévère mise en garde : « nous ne recommandons pas l’usage des extraits de l’A. annua sous n’importe quelle forme, y compris la tisane, pour le traitement ou la prévention de la malaria ».
Pourquoi ? L’ombre du lobbying des laboratoires pharmaceutiques semble planer sur le business malaria… Affaire à suivre.