Après avoir condamné l’ancien président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, à 15 mois de prison pour outrage à la justice, la Cour constitutionnelle a accepté de l’écouter, à la suite d’une ordonnance d’annulation de la condamnation.
La Cour constitutionnelle sud-africaine a accepté d’entendre la contestation de l’ancien président Jacob Zuma. Elle l’avait condamné, mardi, à 15 mois de prison pour outrage. Zuma avait refusé de comparaitre devant la justice à plusieurs reprises. Il est accusé de corruption, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Les charges à l’encontre de Zuma avaient d’ailleurs causé une division au sein du parti politique historique, le Congrès national africain (ANC). Elles ont, aussi, exaspéré les alliés du président Cyril Ramaphosa dans le Parlement.
L’affaire Zuma est une affaire aux lourdes ramifications politiques. Néanmoins, la justice sud-africaine ne l’entend pas ainsi. Les multiples déclarations de l’ancien président sur le juge de fond, Raymond Zondo, n’ont pas eu de répondant auprès de la haute cour. Au bout d’un échange médiatique houleux entre les deux parties, l’intervention de la Cour constitutionnelle a mis de l’ordre dans l’affaire. Elle s’est aussi juxtaposée à la Commission parlementaire chargée de l’enquête.
Actuellement, donc, le fond de l’affaire est au point mort. La Cour constitutionnelle écoutera Jacob Zuma, certes. Cependant, les charges de corruption n’auront droit à la délibération indépendante de la justice qu’après l’examen des prédispositions de l’accusé. Jacob Zuma devra donc faire preuve de coopération avec la justice de son pays. Autrement, la condamnation serait confirmée. Dans ce cas, Zuma affrontera la justice en menottes.
AFRIQUE DU SUD – Jacob Zuma : Dernières heures de liberté ? pic.twitter.com/fFOtfFARGb
— ÉCHOS DE LA RDC (@ViveCongo) July 4, 2021
Jacob Zuma entouré de ses partisans, et des menaces par proxy
D’abord, Jacob Zuma devait se rendre à la justice avant ce dimanche. Il aurait été arrêté, sinon. Pour cette raison, plusieurs intervenants considèrent que l’intention de Zuma est de temporiser le scandale plutôt que de l’affronter.
Toutefois, c’est la première fois que l’ancien président accepte de se présenter devant la Cour constitutionnelle. Même s’il ne démontre toujours pas de respect de la procédure judiciaire. Zuma a déclaré hier : « Cette condamnation est une déclaration politique. Elle cherche d’établir un précédant de punition exemplaire ».
Dans sa demande d’annulation de la décision de la Cour constitutionnelle, présentée vendredi, Zuma a présenté un seul argument. Il estime que « le mettre en prison, à 79 ans, serait une sentence de mort ». Selon lui, il fait partie de la tranche vulnérable à la Covid-19. Et ce serait donc, la peur d’attraper le coronavirus, qui le pousse à contester la décision de la justice.
En parallèle, les partisans de Zuma campent autour de son domicile depuis des semaines. Ils sont nettement plus nombreux depuis hier, et leurs déclarations à la presse, beaucoup plus agressives. « Ils peuvent juger Zuma à 15 mois, ou 100 mois. Il ne servira pas un jour ou une minute de prison. Ils devront nous tuer avant de mettre la main sur lui. », a affirmé un supporter de Zuma à Reuters.
L’ancien président devrait s’adresser pour la première fois à ses partisans aujourd’hui. Il entretient actuellement une théâtralisation de ce contexte. Se faisant notamment garder par des guerriers traditionnels, en habits zoulous. L’ANC a suspendu sa participation aux travaux parlementaires et ceux de la Commission d’enquête en attendant l’essor de ce nouveau développement. Et toutes les parties craignent que la confrontation en arrive à la violence.
Ngizwe Mchunu pleads with the Zulu nation, SA as a country and Africa as a continent to defend Jacob Zuma and democracy, the freedom… pic.twitter.com/Z1EjWCaURE
— YaseB 🇸🇿 (@ThisIsColbert) July 2, 2021