Sous couvert de juger les anciens dirigeants du Sénégal, le pouvoir en place est en train de mettre en place une politique de la terre brûlée et de lancer une dangereuse chasse aux sorcières.
Plusieurs articles, relayant une supposée “reddition des comptes” au Sénégal, publiés dans des médias français, participent en réalité d’une entreprise de liquidation politique systématique visant l’ancien président Macky Sall et ses collaborateurs. Ce récit, à peine dissimulé derrière un vernis judiciaire, relève plus de la propagande politique que d’un effort sincère pour rendre justice.
Le pouvoir en place, conscient de sa perte de légitimité populaire, cherche aujourd’hui à détourner l’attention de son échec dans la gestion des urgences sociales, économiques, diplomatiques, sécuritaires et institutionnelles, en lançant une vaste campagne d’intimidation contre ses adversaires. C’est une manœuvre bien connue dans les régimes en difficulté : créer un ennemi intérieur pour masquer ses propres failles.
Depuis son départ du pouvoir, le président Macky Sall ne cesse de porter la voix de l’Afrique sur la scène internationale, avec rigueur, hauteur de vue et responsabilité. Il l’a démontré encore récemment lors de son intervention saluée à Berlin pour le Global Solutions Summit, où il a défendu les intérêts du continent face aux défis mondiaux. Ce leadership dérange, surtout ceux qui n’ont ni la stature ni la vision d’en faire autant.
Au lieu d’une opposition démocratique fondée sur les idées, le pouvoir actuel a préféré l’attaque personnelle.
Tout a commencé par l’envoi, dans un live en direct, d’Azoura Fall, connu pour sa proximité avec Ousmane Sonko, venu insulter publiquement le président Macky Sall. Une démarche indigne et révélatrice du niveau de la nouvelle classe dirigeante.
Les actes de harcèlement judiciaire s’accumulent
Abdou Nguer, militant engagé et respecté, a été emprisonné injustement, victime d’un procès politique visant à étouffer toute voix dissidente. De même que Farba Ngom et Abdoulaye Ndiaye, militant et influenceur de l’APR, qui ont été injustement ciblés, comme pour dresser une liste d’ennemis à abattre, sans autre justification que leur appartenance au régime précédent.
Pire encore, Amadou Sall et Mandiour Faye, ainsi que quatre anciens ministres, Moustapha Diop, Aïssatou Sophie Gladima, Salimata Diop Dieng et Ismaïla Madior Fall, ont été traduits devant la Haute Cour de Justice, sur la base d’un rapport de la Cour des Comptes qui ne les a même pas cités — ce rapport a d’ailleurs été publié sans preuves réelles. Cela illustre, de manière éclatante, l’acharnement politique déguisé en procédure judiciaire.
Ce climat d’arrestations arbitraires, de menaces et de diffamations marque un recul démocratique sans précédent. Les chiffres brandis ne sont que des outils de communication destinés à camoufler une justice d’exception où la présomption d’innocence est foulée au pied et où la vengeance prend le pas sur le droit.
La démocratie ne se réduit pas à la manipulation d’enquêtes ou à la théâtralisation de la “transparence”. Elle repose sur des institutions solides, sur la séparation des pouvoirs, et sur un débat politique sain.
En instrumentalisant la justice pour neutraliser des adversaires, le pouvoir en place affaiblit profondément l’État de droit et expose ce pays, autrefois considéré comme un modèle de démocratie, à des tensions dont il portera seul la responsabilité. À ceux qui croient pouvoir effacer un héritage ou étouffer une voix en multipliant les arrestations et les humiliations, la réponse semble claire : la vérité, la dignité et la légitimité ne se bâillonnent pas. Le peuple sénégalais saura faire la part des choses. Et l’histoire, elle, retiendra les artisans de la construction et ceux de la destruction