Le président William Ruto a annoncé que le projet de budget pour les années 2024-2025 sera retiré. Cette décision fait suite à des critiques de la part du public et de l’opposition concernant certaines mesures contenues dans le projet, y compris des coupes dans les dépenses sociales et une augmentation des impôts. Le président a déclaré qu’il était prêt à travailler avec tous les acteurs pour trouver un consensus sur le budget futur du pays.
Mercredi 26 juin, le président kenyan William Ruto a déclaré que le projet de budget 2024-25, qui prévoyait des augmentations d’impôts à l’origine de fortes protestations dans le pays et d’une violence meurtrière mardi, serait retiré. Selon l’organe gouvernemental en charge des droits humains, ces manifestations ont fait 23 morts.
William Ruto, vice-président du Kenya, a annoncé qu’il ne promulguera pas le projet de loi de finances 2024 après avoir entendu les protestations du peuple kényan qui s’est fermement opposé à ce texte. Il a fait cette annonce lors d’un discours, au lendemain d’une journée de manifestation contre le projet. Le texte sera donc retiré.
Selon le président, suite à l’approbation du projet de loi, il y a eu un grand mécontentement envers celui-ci, qui a malheureusement causé des décès et des dégâts matériels.
Press Briefing, State House, Nairobi. https://t.co/BYWljpfcGT
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) June 26, 2024
Le Parlement est actuellement sous le contrôle de manifestants qui ont fait irruption à l’intérieur du bâtiment.
Dans une attaque sans précédent depuis l’indépendance du pays en 1963, la foule a pris d’assaut le Parlement, saccageant et mettant le feu à certains bâtiments. Selon plusieurs organisations non gouvernementales, la police a fait usage de balles réelles contre les manifestants. Des pillages ont également eu lieu à Nairobi et dans plusieurs autres villes. La ville d’Eldoret, dans la vallée du Rift et bastion du président William Ruto, a également été touchée par des incendies criminels.
Selon le chef de l’État, il est temps d’engager une discussion nationale. Il a expliqué que l’abandon du projet de loi de finances pour 2024 rendait nécessaire une conversation sur la manière dont la nation gère sa dette. Le président a également déclaré qu’il proposerait un engagement avec les jeunes du pays dans cette démarche.
Selon le gouvernement, ces actions fiscales étaient indispensables pour redonner une certaine marge de manœuvre au pays, qui est fortement endetté (avec une dette publique équivalant à environ 70% du PIB), et pour financer son budget ambitieux de 4 000 milliards de shillings (environ 29 milliards d’euros) pour la période 2024-2025, un montant sans précédent.
Hanifa Adan, une militante de premier plan dans le mouvement de protestation contre le gouvernement au Kenya, a déclaré mercredi que l’annonce du retrait du projet de budget par le président William Ruto était simplement une “opération de communication”. Sur Radio X, cette journaliste et activiste a demandé : “Le projet de loi peut-être retiré, mais comment allez-vous rappeler à la vie toutes les personnes qui sont mortes ?”