Après avoir expulsé les troupes françaises fin 2023, le régime militaire au pouvoir au Niger a décidé de rompre son accord de coopération militaire avec les États-Unis, jugeant leur présence “illégale”.
« Le gouvernement nigérien, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, a décidé en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger ». La déclaration du colonel Amadou Abdramane, porte-parole du régime nigérien, est symbolique.
Cette décision fait suite à la visite de trois jours d’une délégation américaine menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee. Selon le porte-parole, cette visite “n’a pas respecté les usages diplomatiques”, le gouvernement américain ayant informé Niamey “de façon unilatérale” de la date d’arrivée et de la composition de la délégation. Une façon de faire qui n’a pas plus à Niamey.
Les États-Unis comptent environ 1 100 soldats engagés dans la lutte antiterroriste au Niger et disposent d’une importante base de drones à Agadez. Après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet 2023, Washington avait suspendu sa coopération avec le nouveau régime.
Selon le porte-parole, cet accord de coopération militaire avec les États-Unis était “injuste” et “imposé unilatéralement” via une “simple note verbale” en 2012. Le gouvernement nigérien affirme que la présence militaire américaine “viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques”.
Cette décision intervient quelques semaines seulement après le départ des derniers soldats français du Niger, également expulsés par le nouveau régime.