Le Burundi a fermé ses frontières terrestres avec le Rwanda, que Bujumbura accuse de soutenir les rebelles du groupe RED-Tabara. Kigali est désormais bien seule dans la région…
Décidément, Paul Kagame est loin de faire l’unanimité dans sa région. Déjà en froid avec le président ougandais Yoweri Museveni et avec le président congolais Félix Tshisekedi, le chef de l’Etat rwandais a désormais, sur sa liste, un nouvel ennemi : Évariste Ndayishimiye. Mercredi dernier, le Burundi a déploré le « mauvais voisinage du président rwandais Paul Kagame » et menacé de fermer ses frontières terrestres avec le Rwanda. Deux jours plus tard, les menaces ont été mises à exécution. Pas sûr que les relations Burundi-Rwanda s’arrangent à court terme…
Cette semaine, donc, les ressortissants rwandais ne pourront plus accéder au Burundi. Selon plusieurs organisations, rien que jeudi et vendredi derniers, au poste-frontière de Ruhwa, une trentaine de Rwandais ont été remis aux autorités de leur pays et une quarantaine ont été arrêtés, en attente d’expulsion. Mais quelle est l’origine de cette crise diplomatique entre les deux pays ?
Comme en RDC, le Rwanda est vu comme un ennemi. Bujumbura accuse en effet Kigali de soutenir les rebelles du groupe RED-Tabara. Cette organisation a attaqué, fin décembre dernier, le Burundi et fait une vingtaine de victimes au moins. Le constat, pour le Burundi, est clair : le Rwanda « héberge les criminels qui nuisent aux Burundais ».
Le ministère de l’Intérieur assure que la décision de fermer les frontières a été prise « après avoir constaté que nous avions un mauvais voisin, Paul Kagame » et que cela durera « jusqu’à ce qu’il revienne à de meilleurs sentiments ».
Kigali a, forcément, réagi à la situation. En démentant les accusations du Burundi. Mais également en appelant les Rwandais à éviter un pays « où l’on ne veut pas de nous ». « Le Rwanda regrette la fermeture unilatérale de la frontière par le Burundi », indique le pays voisin du Burundi, assurant que « cette malheureuse décision restreindra la libre-circulation des personnes et des biens entre les deux pays et violera les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est ».