Une délégation israélienne s’est rendue à l’UA sans être invitée. Sharon Bar-li, directrice générale adjointe du ministère israélien des Affaires étrangères pour l’Afrique, a été boutée hors de la salle.
Il y a un an, les présidents des États membres de l’Union africaine (UA) étaient bien embarrassés par Israël, qui avait obtenu un poste d’observateur au sein de l’UA après d’intenses opérations de lobbying. Pendant plusieurs semaines, cette décision avait semé la discorde au sein de l’instance continentale. Il était notamment reproché au président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’avoir pris cette décision à la hâte.
Une solution d’apaisement avait finalement été prise lors du 35e sommet de l’Union africaine, en février 2022. Un « comité » avait été créé pour décider de confirmer ou d’annuler la décision de faire entrer Israël à l’UA. Un rapport devait alors être rédigé pour le mois de juillet et il s’agissait de statuer sur le futur rôle d’Israël.
Samedi, une délégation israélienne s’est rendue à l’ouverture du sommet des chefs d’État de l’UA, espérant un vote en sa faveur. Mais cela a surtout donné lieu à un imbroglio diplomatique. Sharon Bar-li, directrice générale adjointe du ministère israélien des Affaires étrangères pour l’Afrique, a été priée de sortir, poussée selon elle dehors par l’Afrique du Sud et l’Algérie. Israël déplore une mesure « grave ».
Mais du côté du Congrès national africain (ANC), le parti du président sud-africain, « l’expulsion de la délégation israélienne est une réaction à une tentative de saper l’actuel sommet de l’UA » qui devait examiner le fameux rapport sur la question de l’octroi à Israël du statut de membre observateur. L’ANC estime que Tel-Aviv aurait dû attendre les résultats des délibérations plutôt que d’entrer par la force.
De nombreuses rumeurs courent quant à la décision qui sera prise. « Le statut d’Israël en tant qu’observateur est en cours d’examen par un comité de chefs d’État conformément à une décision de l’Assemblée. En attendant, résistez à l’envie de spéculer », a tenu à rappeler Ebba Kalondo, porte-parole de la Commission de l’UA.
Mais qui a invité Sharon Bar-li ? Selon Ebba Kalondo, « l’UA n’a ni autorisé ni invité l’individu en question, qui a été dûment expulsé, à assister à l’ouverture de notre sommet ». La directrice adjointe Afrique du ministère israélien des Affaires étrangères, qui avait été très active au moment de convaincre Moussa Faki, aurait donc pris les devants en se présentant sans y être invitée.
De quoi une nouvelle fois provoquer des désaccords quant à la question de la présence d’Israël comme membre observateur au sein des instances de l’Union africaine.