Le 25 février prochain, les Nigérians se rendent aux urnes pour désigner le successeur de Muhammadu Buhari. Ce dernier ne peut pas briguer de troisième mandat.
Si de nombreux présidents africains ont, ces dernières années, accommodé les Constitutions à leurs ambitions en se présentant pour des troisièmes mandats illégaux, d’autres, à l’instar de Mahamadou Issoufou au Niger, ont accepté de ne pas se représenter. Ce sera le cas de Muhammadu Buhari. Le président nigérian, âgé de 80 ans, a effectué ses deux mandats et, comme l’y oblige la Constitution de son pays, doit désormais laisser la place. Dans à peine un mois et demi débutera l’élection présidentielle au Nigeria.
Le Nigeria est l’une des puissances économiques les plus dynamiques d’Afrique. Le bilan de Muhammadu Buhari, s’il est bien sûr critiquable, n’a pas été mauvais. Et il sera difficile pour lui succéder. Et à l’heure du début de la campagne électorale, difficile de savoir quel candidat sera élu.
Bola Tinubu, le faiseur de rois
En juin dernier, le parti de Muhammadu Buhari, le Congrès des progressistes (APC), a investi Bola Tinubu en tant que candidat pour la présidentielle à venir. Un choix censé assurer la victoire à la formation au pouvoir. Car Bola Tinubu est considéré comme l’homme de l’ombre de Buhari. « Le parrain », comme il est surnommé, est en effet appelé « Le faiseur de rois ». « Si je n’avais pas soutenu Buhari, il n’aurait jamais pu devenir président », assure-t-il. Mais désormais, il veut devenir président pour, dit-il, entrer dans l’Histoire.
Face à lui, Bola Tinubu retrouvera Atiku Abubakar, le candidat du Parti démocratique populaire (PDP). Mais également Peter Obi. L’ancien gouverneur de l’État d’Anambra est un outsider, qui pourrait bien créer un peu de confusion au moment du vote. Celui-ci a un discours destiné à la jeunesse qui plaît. D’autant que les jeunes Nigérians, pour certains, verraient bien un autre parti que l’APC ou le PDP prendre le pouvoir.