Des Assises nationales auront lieu les 14 et 15 octobre au Burkina Faso. Lors de celles-ci, un président de la transition sera désigné. Il pourrait bien s’agir d’un civil.
Le capitaine Ibrahim Traoré veut-il montrer une nouvelle façon de faire des putschs ? Alors qu’il vient, avec ses hommes, de bouter le lieutenant-colonel Damiba loin de son palais présidentiel de Ouagadougou, Ibrahim Traoré ne semble pas décidé à conserver le pouvoir. À la différence d’Assimi Goïta au Mali, de Mamadi Doumbouya en Guinée ou même de Paul-Henri Sandaogo Damiba au Burkina Faso avant lui, Ibrahim Traoré semble vouloir passer la main et retrouver ses « simples » fonctions de militaire.
Mercredi dernier, le capitaine a indiqué, alors qu’il venait d’être officialisé chef de l’État, qu’il comptait expédier « les affaires courantes » mais ne pas s’éterniser au pouvoir. Il annonçait alors vouloir mettre en place des « Assises nationales », et ce « bien avant la fin de l’année ». Elles seront finalement organisées plus vite que prévu : dès le 14 octobre, ces Assises nationales débutent avec, au programme, la volonté de Traoré qu’un président de la transition soit désigné, selon un décret du chef de l’Etat.
L’objectif premier de ces Assises est, selon le décret, « l’adoption de la charte de transition ». Qui participera à ce rendez-vous ? Selon RFI, on trouvera dans le corpus des hommes politiques, des syndicats des travailleurs, les autorités coutumières et religieuses ou encore des acteurs de la société civile. Des Assises nationales inclusives, donc, qui doivent permettre de définir quels seront les organes de la transition et leurs membres.
Traoré, le nouveau meilleur ami de la Cedeao ?
Au terme de l’adoption de la charte, un président sera nommé, dont on ne sait pas encore s’il s’agira d’un militaire ou d’un civil. Pour Ibrahim Traoré, le temps presse. « Tout est urgent dans le pays », explique-t-il. Et forcément, le chef de l’État par intérim aura en tête d’organiser au plus vite des élections et un retour à l’ordre constitutionnel, sous la pression de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
L’instance sous-régionale, qui devait se réunir à Dakar et qui a finalement annulé son sommet qui devait être en partie consacré à la situation au Burkina Faso, compte sur Ibrahim Traoré pour que le délai de transition imposé par Damiba à l’époque soit toujours le plus court possible. Ces derniers mois, le Burkina Faso avait refusé de céder à la pression de la Cedeao et de réduire la durée de la transition, qui était estimée par le gouvernement militaire à trois ans. Avant de raccourcir les délais.
Étant donné la rapidité avec laquelle Traoré a organisé des Assises nationales, la Cedeao se dit « confiante ». Mardi, le capitaine et chef de l’État a rencontré une délégation de la Cedeao, conduite par l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou.
L’instance sous-régionale espère que des élections seront organisées avant juillet 2024. Quant au retour au pouvoir des civiles, un vœu que la Cedeao avait émis à Damiba, il pourrait donc intervenir plus vite que prévu si les participants aux Assises nationales tombent d’accord. L’événement durera deux jours, pendant lesquels un consensus devra être trouvé.