Ancien dirigeant de la Seleka, Noureddine Adam est recherché par la Cour pénale internationale, qui l’accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Il est désormais l’une des personnes les plus recherchées au monde : Noureddine Adam est ciblé par un mandat d’arrêt que vient de publier la Cour pénale internationale (CPI), ce jeudi 28 juillet.
#ICC judges issue public redacted version of arrest warrant for Mahamat Nouradine Adam, suspected of war crimes and crimes against humanity allegedly committed in the #CentralAfricanRepublic. Learn more ⤵️ https://t.co/raV24nJViD
— Int’l Criminal Court (@IntlCrimCourt) July 28, 2022
Mais dans les faits, cela fait désormais plus de trois ans et demi que le Centrafricain est recherché par la juridiction internationale. Le 7 janvier 2019, la CPI avait en effet émis en secret un premier mandat d’arrêt. Elle espérait avoir plus de chances d’arrêter Noureddine Adam en conservant ce mandat sous scellés.
Qu’est-il reproché à l’ancien numéro 2 de la Seleka ? La Cour pénale internationale l’accuse de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Des actes qui auraient été commis en 2013, entre les mois d’avril et novembre. Le Centrafricain est également dans la ligne de mire d’Interpol, chez qui il est fiché, et de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui lui interdit de voyager depuis 2014.
La publication du mandat d’arrêt de la CPI permet d’en savoir un peu plus sur les accusations à l’endroit d’Adam : actes de torture, actes de persécution, traitements cruels… Lorsque la Seleka a réussi à chasser du pouvoir le président centrafricain François Bozizé et à prendre Bangui en mars 2013, pour donner le pouvoir à Michel Djotodia, Noureddine Adam aurait agi comme un véritable criminel de guerre, selon la CPI.
Séquestrations et torture
La juridiction internationale reproche à Adam, lorsqu’il est devenu ministre d’Etat chargé de la Sécurité publique et patron de la police politique du nouveau régime — la Cellule d’État pour la défense des acquis démocratiques (CEDAD) —, d’avoir fait détenir plusieurs soutiens de Bozizé de force, de les avoir séquestrés et torturés. D’autres personnes auraient également, toujours selon la CPI, été victimes de la CEDAD en raison de leur ethnie ou de leur religion.
Un des lieutenants de Noureddine Adam, Mahamat Saïd, croupit déjà dans une geôle de la CPI. Et alors que le procès de l’homme de main de l’ex-numéro 2 de la Seleka s’ouvrira en septembre, la Cour se verrait bien capturer Adam.
Après les actes qui lui sont reprochés, Noureddine Adam s’était retranché dans le nord du pays. Il avait rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), tentant de renverser le président Faustin-Archange Touadéra il y a près de deux ans.
Reste désormais à savoir si le Soudan, pays d’accueil d’Adam, coopèrera avec la CPI. Avant 2019, le Soudan du président Omar el-Béchir, alors recherché par la Cour, refusait de discuter avec la CPI. Or, depuis août 2021, des pourparlers entre Khartoum et le nouveau président de la Cour ont été entamées. La CPI a donc bon espoir que le Soudan lui livre, un jour, Noureddine Adam. Mais ce dernier dit cependant voyager entre le Soudan et la République centrafricaine où, selon ses dires, il dirigerait toujours des troupes armées…