Dans quatre jours aura lieu le second tour de l’élection présidentielle française. Quels sont les programmes africains des deux candidats, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ?
Dimanche 24 avril prochain, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’affrontent pour tenter de remporter le fauteuil de président de la République française. La candidate d’extrême droite s’est invitée, pour la deuxième fois d’affilée,Site de vente en ligne tunisie au second tour du scrutin, totalisant 23,1 % des voix, contre 27,8 % pour le président sortant. Et avec une cote de popularité plus importante qu’en 2017, qui doit beaucoup au désamour d’une partie des Français envers Emmanuel Macron, Marine Le Pen se met à rêver d’atteindre l’Elysée.
En attendant le second tour, les candidats peaufinent leurs programmes et débattent, bien souvent par médias interposés. Le 13 avril dernier, Marine Le Pen a tenu à parler de politique internationale. La candidate du Rassemblement national — ex-Front national — souhaite la « restauration du rayonnement de la diplomatie française ». Mais lors de sa conférence de presse, l’adversaire d’Emmanuel Macron n’a que très peu esquissé sa future politique africaine.
Deux salles, deux ambiances
Pourtant, la candidate d’extrême droite mise plus que tout sur le continent africain qui, selon des membres de son parti, est la « première priorité pour l’international » de Marine Le Pen. Voilà plusieurs années que le RN, et avant lui le FN, déploie ses réseaux africains. En 2017, Marine Le Pen s’était rendue en Afrique, lors d’une mini-tournée qui s’était conclue au Tchad. La prétendante à l’Elysée s’appuie notamment sur le député Sébastien Chenu, qui a un large réseau.
Du côté de Marine Le Pen, donc, on s’active pour tisser des liens sur le continent africain. Certes, la candidate du RN est annoncée perdante dans les sondages. Mais en cas de surprise, Marine Le Pen veut être prête. Si bien que, selon Africa Intelligence, « plusieurs missi dominici de l’équipe de campagne de la candidate du Rassemblement national (RN) pour la présidentielle française, Marine Le Pen, ont tenté ces dernières semaines d’approcher une poignée de diplomates » en Afrique. Objectif, notamment : continuer à avoir des bonnes relations avec le Tchad et préparer, en cas d’élection, le départ des troupes françaises du Sahel central.
Et si Marine Le Pen reste relativement discrète sur la question, c’est parce que, publiquement, elle aborde la question africaine sous les prismes migratoire et mémoriel. La patronne du RN multiplie d’ailleurs, dans son programme, les propositions choc : fin du droit du sol, suppression du regroupement familial ou encore limitation du droit d’asile. Elle veut également durcir l’accès à la nationalité française. Et Le Pen veut, comme Eric Zemmour, réserver un sort particulier aux Algériens. Elle souhaite en effet « conditionner tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire algérien, par la réadmission par les autorités consulaires algériennes en France ».
Emmanuel Macron et son maigre bilan
Et si Marine Le Pen souhaite réduire le montant des aides et les visas pour les étrangers, Emmanuel Macron, de son côté, n’est pas non plus très populaire auprès des diasporas africaines. Surtout depuis qu’il a décidé de réduire le nombre de visa octroyés aux pays nord-africains. En coulisse, la cellule Afrique de Macron, dirigée par Franck Paris, continue son travail en attendant le second tour. Mais elle sait qu’elle est sur la sellette : en cas de victoire, Emmanuel Macron pourrait réorganiser son service africain.
Car le bilan africain d’Emmanuel Macron n’est pas reluisant. Malgré quelques beaux discours et une promesse de « changer le rapport de la France au continent africain », l’Elysée avance à pas de fourmi. Certes, l’administration Macron a lancé un travail mémoriel avec l’Algérie, mais les relations ont été tendues avec Alger ces dernières années. Tout comme avec le Mali, où Paris a connu un échec de taille. La France a également participé à en finir avec le franc CFA. Mais la réforme de la monnaie a pris énormément de retard. Pourtant, promet-on du côté de l’équipe de La République en marche (LREM), « l’Afrique va continuer à être un axe tout à fait stratégique et prioritaire de la politique étrangère de la France ».
En cas de victoire de Marine Le Pen, les cartes seraient en tout cas rebattues. Les présidents malien, Assimi Goïta, et centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, pourraient ainsi faire un pas en direction de Paris. Tout comme le chef d’Etat de Guinée équatoriale, Obiang Nguema Mbasogo, en froid avec l’Elysée. Si Emmanuel Macron confirme son avance, ce sera en revanche le statu quo. L’Elysée peut compter sur des « présidents Françafrique », comme Alassane Ouattara ou Mohamed Bazoum, pour poursuivre une politique africaine qui a perdu de sa superbe depuis 2017.