Au Sénégal, l’accusatrice d’Ousmane Sonko a été auditionnée ce jeudi 14 avril par la justice. Elle assure toujours avoir été violée par le leader de l’opposition.
Au Sénégal, l’affaire Ousmane Sonko est loin d’être terminée. Si, ces derniers mois, il a été question de politique plutôt que de l’affaire de mœurs dans laquelle il est accusé, Ousmane Sonko n’est pas pour autant assuré d’un classement sans suite. En février 2021, l’opposant politique avait été accusé de viols et de menaces de mort avec une arme par une employée d’un salon de beauté, Adji Sarr. Les faits supposés s’étaient produits deux mois plus tôt.
Ce jeudi, Adji Sarr s’est rendue au tribunal, tout comme son ancienne patronne, Ndèye Khady Ndiaye. Selon le média sénégalais Senenews, « la jeune masseuse persiste qu’après la prestation, Ousmane a réclamé un ‘plus’ qu’elle a rejeté avant que Sonko n’insiste » et la viole. La jeune femme indique avoir été violée à deux reprises, le 21 décembre 2020 et lors du couvre-feu imposé lors de la pandémie de Covid-19, par le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Les ambitions politiques de Sonko mises à mal ?
Son ex-patronne, Ndèye Khady Ndiaye, affirme toujours, quant à elle, que les accusations de la masseuse sont infondées. Celle qui tient le salon de massage dans lequel aurait eu lieu le viol assure en effet qu’on lui aurait proposé de l’argent pour traîner Ousmane Sonko devant la justice. Adji Sarr avait déjà été entendue une première fois en mars 2021.
Suite aux accusations de la jeune masseuse, Ousmane Sonko avait été inculpé en mars 2021 après avoir été placé sous contrôle judiciaire. Son interpellation avait provoqué des heurts dans tout le pays, et plus particulièrement à Dakar. Au moins treize manifestants avaient été tués.
Depuis ces heurts, la situation s’est calmée. En janvier, Ousmane Sonko avait battu campagne pour les municipales. Il avait remporté la mairie de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal. Un scrutin capital pour le leader de l’opposition qui testait sa popularité en Casamance, à deux ans de la présidentielle sénégalaise.
Mais le patron des Pastef, arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, pourra-t-il se porter candidat en 2024 ? Sonko assure être victime d’un complot politique, ce que réfute la présidence sénégalaise depuis le début de l’affaire. Un procès pourrait en tout cas être fatal pour Ousmane Sonko, surtout en cas de condamnation.