Libye : à peine nommé Premier ministre, Bachagha atterrit à Tripoli

En Libye, cet après-midi, le parlement de Tobrouk a désigné l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha Premier ministre. De son côté, l’actuel chef du gouvernement, Abdel Hamid Dbeibah a refusé d’abdiquer. Bachagha a atterri, ce jeudi soir, à Tripoli.

Le Premier ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah traverse décidément sa pire journée depuis son élection. Après avoir survécu, ce matin, à une tentative d’assassinat, ses rivaux de l’est ont procédé à la désignation de son remplaçant. Le vote au sein de la Chambre des Représentants (HoR) d’Aguila Salah, marqué par l’abandon massif des autres candidats au poste, a donné l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha vainqueur, il sera donc le Premier ministre par intérim.

Bachagha a atterri, ce soir, à l’aéroport de Mitiga, dans l’est de Tripoli. Des milices se sont mobilisées depuis la fin de l’après-midi, encerclant le siège du gouvernement à Tripoli et l’aéroport, où Bachagha est attendu par une grande foule, et devrait tenir un point de presse ce soir.

فتحي باشاغا رئيس الحكومة الليبية المكلف يصل مطار معيتيقة قادمًا من طبرق

التفاصيل | https://t.co/myR9xMN9rv#عينك_على_العالم#ليبيا pic.twitter.com/pFFD6LJcO3

— العين الإخبارية (@alain_4u) February 10, 2022

De son côté, Abdel Hamid Dbeibah a annoncé qu’il ne cèdera son poste qu’à un chef de gouvernement élu. Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’ONU continue de soutenir Dbeibah à la tête du gouvernement libyen. Une déclaration que la cheffe de la Manul, Stephanie Williams, dit « avoir été prise dans la hâte ».

L’Egypte, par le biais de son ministre des Affaires Etrangères Sameh Choukri, a salué la « décision historique » du parlement libyen. Choukri a aussi déclaré que l’Egypte « soutient la nomination de Fathi Bachagha » à la tête de l’exécutif libyen.

Sans grande surprise, l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar avait déclaré soutenir Bachagha également.

Dbeibah passera-t-il la main ?

Fathi Bachagha avait promis, ce jeudi après-midi, qu’il nommera son gouvernement – le gouvernement national de la stabilité (GNS) – dans deux semaines au maximum, et qu’il veillera à ce que les élections se tiennent au bout de quatorze mois.

Lors de son point de presse, tenu à son arrivée à l’aéroport de Mitiga, Fathi Bachagha a remercié le gouvernement d’Abdel Hamid Dbeibah pour avoir « assumé ses responsabilités durant une période difficile ». « Le prochain gouvernement sera ouvert à tous. Il n’y aura pas de place à la vengeance. Notre objectif sera de travailler vers l’unité nationale. Nous veillerons, également, à ce que nos relations avec les pays étrangers soient basées sur le respect mutuel », a déclaré Bachagha.

كلمة رئيس الحكومة المكلف من البرلمان #فتحي_باشاغا فور وصوله مطار امعيتيقة pic.twitter.com/yzORofevbc

— المنارة للإعلام (@AlmanaraMedia) February 10, 2022

Cependant, après des mois d’antagonisme entre l’est et l’ouest libyen, Bachagha pourra-t-il prendre le pouvoir à Tripoli ? Et, surtout, quelle sera la réaction de la communauté internationale ? La tension est, en tout cas, palpable dans la capitale libyenne. Si Bachagha a réussi à atterrir à Tripoli, à tenir sa conférence de presse sans être inquiété, rien n’est sûr quant aux évènements des prochaines heures.