Une délégation soudanaise serait actuellement en Israël pour négocier la normalisation des relations entre Khartoum et Tel-Aviv.
Selon la radio israélienne Kan, un représentant de l’actuel gouvernement militaire soudanais aurait effectué, ces dernières heures, une visite secrète en Israël. Un représentant qui chercherait « à faire progresser les relations entre les deux pays ». Plusieurs sources évoquent un voyage d’Abdel Fattah al-Burhan, l’homme fort du Soudan.
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D’après source off familière du Soudan Burhan serait de passage en Israël.— Laura-Maï Gaveriaux (@lmgaveriaux) February 9, 2022
Le voyage du général soudanais avait déjà été évoqué par la radio israélienne il y a un mois.
Selon un autre média israélien, i24, on évoque un simple « émissaire soudanais », envoyé par la présidence, qui s’est rendu en Israël pour promouvoir les liens entre les deux pays. Ni le gouvernement israélien, ni celui du Soudan n’ont confirmé l’information.
Mais ce voyage secret paraît logique : le Soudan a signé fin 2020 les accords d’Abraham, prévoyant la normalisation des relations avec Israël. Seulement, ces accords n’ont pas encore été ratifiés par le Soudan, et ne peuvent donc entrer en application.
En novembre 2021, puis en janvier dernier, plusieurs délégations israéliennes se sont succédées au Soudan. Mais Khartoum cherche à ce que les contacts avec Israël soient les plus discrets possibles. Notamment depuis le coup d’État.
Une coopération sécuritaire en vue ?
Du côté d’Abdel Fatah al-Burhan, la normalisation avec Israël est « nécessaire pour rendre le Soudan plus crédible aux yeux de la communauté internationale ». En 2020, le Soudan avait négocié la signature des accords d’Abraham contre un retrait de la liste américaine des organisation finançant le terrorisme. Khartoum avait alors à nouveau pu négocier des prêts internationaux et avait pu éviter des sanctions économiques.
Si le Soudan a souvent été opposé à Israël, organisant notamment un sommet arabe quelques semaines après la guerre des Six Jours, en 1967, fustigeant l’Etat hébreu, le contexte a changé depuis 2020.
En fin d’année dernière, Yossi Melman, spécialiste de la sécurité et du renseignement israéliens, estimait qu’« Israël voit le coup d’Etat de Burhan comme une occasion de resserrer les liens avec le Soudan ». Selon lui, Burhan avait été très intéressé par une proposition de Yossi Cohen, ex-directeur du Mossad, qui avait proposé aux généraux et aux chefs des services de renseignement des aides, notamment en termes de savoir-faire, de technologies et d’équipements.