Grâce à leur initiative Waterfalls, les Emirats arabes unis consolident leurs relations avec l’intelligentsia en Afrique. Une initiative couronnée par le prix de l’Assemblée Parlementaire pour la Méditerranée.
Le jeudi 18 novembre, les Emirats arabes unis (EAU) ont reçu le prix de l’Assemblée Parlementaire pour la Méditerranée (PAM). Un trophée qui récompense les personnes et les institutions œuvrant pour la paix et la coopération économique et sociale. C’est grâce à l’initiative Waterfalls, lancée en 2020 par le ministère émirati des Possibilités, que les EAU accèdent à ce prix.
L’initiative Waterfalls est un projet mondial visant à autonomiser les cadres médicaux du monde entier. Cela passe par des formations médicales gratuites à distance, offertes par 140 experts, provenant de 67 institutions médicales dans 14 secteurs de la santé.
Un projet qui tombe à pic, avec la crise pandémique de la Covid-19, qui a exposé la fragilité des services sanitaires, même dans les pays les plus développés. En Afrique, contenir la Covid-19 a été un défi important, d’autant que le continent est toujours confronté à plusieurs maladies contre lesquelles il lutte depuis longtemps, comme le paludisme, le VIH et Ebola.
Waterfalls a donc profité à de nombreux docteurs, infirmiers et techniciens de la santé, en Afrique notamment. De quoi placer les Emirats au centre de la diplomatie sanitaire, en formant, de façon équitable, les travailleurs du secteur de la santé en Afrique.
« Dévouement pour l’éducation internationale »
Sheikh Saif bin Zayed, ministre de l’Intérieur, a reçu, au nom des EAU, le prix de la PAM à Rome. « Je voudrais remercier l’Assemblée Parlementaire pour la Méditerranée, qui travaille chaque jour à l’unité des peuples, pour ce prix. Nous sommes présents ici aujourd’hui pour affirmer notre engagement total à la coopération et à l’assistance de tous ceux dans le besoin, indépendamment de leur nationalité, race ou religion », a-t-il déclaré.
De son côté, le secrétaire général de la PAM, Sergio Piazzi, a remercié les EAU pour « l’engagement et la passion qui ont permis le développement si rapide de cette initiative », qui témoigne selon lui d’un dévouement pour « l’éducation internationale ».
En effet, en à peine plus d’un an, l’initiative Waterfalls a déjà dépasse son objectif initial d’offrir une formation continue pour un million de cadres de la santé. Au niveau africain, les bénéficiaires travaillent majoritairement dans la dentisterie, la pharmacie et la nutrition. Quelques dizaines d’entre eux sont aussi spécialisés dans l’oncologie et la virologie. Deux secteurs de la santé dans lesquels l’Afrique a un besoin important de ressources humaines.
Waterfalls, une aubaine face aux urgences sanitaires en Afrique
Alors que le cancer touche beaucoup moins les Africains que les ressortissants des autres continents, la maladie passe en arrière-plan en Afrique. Ce qui fait que les patients atteints de cancer ne reçoivent que rarement les soins adéquats.
Quant à l’analyse et à la virologie, elle a, au contraire, une importance capitale dans le secteur sanitaire africain. La résurgence sporadique des cas d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la gravité de la propagation du VIH surtout en Afrique Centrale et en Afrique de l’Est, et la diffusion du paludisme sur tout le continent, sont des problèmes urgents. Et le continent cherche à améliorer les compétences des spécialistes de ces maladies. Ce que l’initiative des Emirats permet.
Mais, surtout, face à l’apartheid vaccinal que subit l’Afrique actuellement, et depuis l’avènement de la pandémie de la Covid-19, Waterfalls est une initiative inspirante. La panique qui secoue, aujourd’hui encore, le secteur sanitaire des pays africains, est due en partie au manque de moyens, mais aussi au manque de ressources humaines dans les hôpitaux et les institutions sanitaires.