Le président de la Confédération africaine de football Patrice Motsepe, lors de sa visite au Cameroun, a montré qu’il était opposé à une candidature de Samuel Eto’o à la tête de la Fecafoot.
Au sein de la Confédération africaine de football (CAN), la diplomatie ne s’improvise pas. Patrice Motsepe, président de l’instance africaine, l’a appris à ses dépens. Lors du tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, qui a eu lieu le 17 août dernier, le Sud-Africain a effectué au préalable une visite à Foumban. La veille du tirage, Motsepe s’est en effet rendu dans l’ouest du pays pour y rencontrer Ibrahim Mbombo Njoya, sultan des Bamouns.
Si le royaume Bamoun est en bons termes avec l’Etat, le président camerounais Paul Biya n’a pas vraiment apprécié que Patrice Motsepe s’arroge le droit de s’ingérer dans la politique nationale. Car les Bamouns et leur sultan ont un véritable rôle politique. Njoya, vieil ami de Biya, a cependant, fin 2019, agacé profondément la présidence camerounaise en se positionnant en faveur d’une limitation du nombre de mandats présidentiels et d’une alternance politique. Patrice Motsepe est donc finalement reparti de Yaoundé sans avoir pu rencontrer le président camerounais. Un premier impair diplomatique pour le patron de la CAF, qui a pourtant la porte ouverte dans la plupart des palais présidentiels africains.
La Fecafoot s’active pour invalider la candidature future d’Eto’o
Mais le voyage de Patrice Motsepe à Foumban a également été considéré par les observateurs comme un soutien au fils du sultan. Seidou Mbombo Njoya est l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Or, à la fin de l’année, la Fecafoot votera pour son président. Parmi les candidats, Seidou Mbombo Njoya devrait postuler à sa propre succession. Face à lui, plusieurs anciens footballeurs se sont positionnés : Jules Denis Onana et Emmanuel Maboang Kessack ont officiellement annoncé leur candidature.
Quant à Samuel Eto’o, il compterait également briguer la présidence de la fédération. D’ores et déjà, c’est le branle-bas de combat au sein de la Fecafoot, très divisée à propos d’une éventuelle candidature de l’ex-Lion indomptable. Selon des sources locales, le comité d’éthique de la fédération camerounaise serait en train d’introduire un amendement pour interdire aux candidats ayant une double nationalité de se présenter. Or, Eto’o possède un passeport espagnol. Si l’ancien footballeur peut compter sur le soutien du secrétaire général de la Fecafoot Benjamin Didier Banlock, les autres membres de la fédération sont déterminés à déclarer Eto’o inéligible.
Eto’o, l’opposant numéro 1 de Motsepe ?
Patrice Motsepe ne serait pas, non plus, très enthousiaste à l’idée de voir Samuel Eto’o briguer la présidence de la Fecafoot. Car Seidou Mbombo Njoya est un soutien assuré au duo Motsepe-Infantino. Le président de la fédération camerounaise siège d’ailleurs au comité exécutif de la CAF. Surtout, le Sud-Africain ne porte pas Samuel Eto’o dans son cœur, après que ce dernier a soutenu Ahmad Ahmad. Le Malgache a, un moment, envisagé de présenter Eto’o, son conseiller spécial, à la présidence de la CAF avec un message : libérer la CAF de la tutelle de la FIFA.
Tout le contraire de Motsepe, fidèle parmi les fidèles de Gianni Infantino. C’est Paul Biya qui aurait, à l’époque, demandé à l’ex-Lion indomptable de ne pas se présenter. Mais Patrice Motsepe ne l’a pas oublié. Et le Sud-Africain sait qu’en cas de candidature de Samuel Eto’o à la présidence de la Fecafoot, il aura affaire à un opposant de taille, respecté dans le milieu du football et très influent. La rencontre avec Ibrahim Mbombo Njoya était donc loin d’être anodine. Il s’agit désormais pour le fils du sultan et pour le président de la CAF de barrer la route par tous les moyens à Eto’o. La suspension du secrétaire général de la Fecafoot est une première étape.