Le Burundi et la Tanzanie ayant finalement accepté de vacciner leurs populations contre la Covid-19, l’Erythrée est désormais le seul pays africain n’ayant pas débuté sa campagne.
« Personnellement, je n’ai pas encore été vacciné et je n’ai aucune intention de l’être ». Le président malgache Andry Rajoelina, autrefois fier de présenter des remèdes naturels contre la Covid-19, semblait réticent aux différents vaccins. Depuis, son pays tente de s’en sortir de la crise sanitaire. Madagascar a débuté, en mai dernier, une campagne de vaccination après la réception de 250 000 doses du vaccin Covishield d’AstraZeneca. Cette semaine, 300 000 doses supplémentaires de Janssen sont arrivées, offertes par les Etats-Unis. Comme Madagascar, plusieurs pays africains ont longuement hésité à lancer une campagne de vaccination à grande échelle.
C’est le cas de la Tanzanie. Le président John Magufuli refusait toute mesure anti-Covid de la part de l’OMS. Le chef de l’Etat, qui est mort en mars dernier, n’envisageait pas une quelconque campagne de vaccination. Depuis son décès, Samia Suluhu Hassan s’est efforcée de faire rentrer la Tanzanie dans le rang. En juin dernier, une campagne de vaccination a débuté après la livraison de 100 000 doses du vaccin russe Spoutnik V. Par ailleurs, Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a annoncé que la Tanzanie intègrerait l’initiative Covax.
L’Erythrée veut trouver d’autres moyens
Quant au Burundi, il est longtemps resté sceptique quant à l’idée de lancer une campagne nationale de vaccination. Le gouvernement a finalement adhéré à Covax, tout en prévenant qu’« il n’y aura pas de vaccination obligatoire pour les Burundais et le gouvernement ne sera pas responsable des conséquences pour ceux qui se feront vacciner ». Mais c’est un premier pas important pour le pays dont le président, Évariste Ndayishimiye, en décembre dernier, avait assuré que « le virus n’existe pas au Burundi. D’ailleurs, les autres viennent se faire soigner ici et préfèrent rester après leur guérison ». Le ministre de la Santé assurait, lui, que « le gouvernement n’acceptera jamais de vaccin qui viendra pour être essayé sur les Burundais ».
Officiellement, il ne reste donc plus qu’un pays qui refuse catégoriquement la vaccination. L’Erythrée reste en effet le seul Etat africain à être réticent au vaccin : depuis le début de la pandémie, les chiffres officiels sont largement en-dessous de la réalité : avec moins de 6 000 contaminations et 23 morts du Covid-19, sur une population de près de 3,5 millions de personnes, l’Erythrée évite de donner des indications quant à l’état sanitaire du pays.
En mars dernier, la presse indiquait que l’Erythrée n’avait toujours pas rendu les documents nécessaires à l’intégration du dispositif Covax. Il semblerait que les autorités locales ne soient pas pressées de recevoir des doses de vaccin. « Le gouvernement érythréen a également refusé d’introduire des vaccins dans le pays pour des raisons similaires à celles de la Tanzanie, car ses autorités estiment que la pandémie peut être enrayée par d’autres moyens », indique l’organisation internationale DevelopmentAid.
L’Erythrée est désormais le seul pays au monde, avec la Corée du Nord, à refuser la vaccination contre la Covid-19.