Deux motards ont mitraillé la maison du président de l’Assemblée nationale du Niger, Seyni Oumarou. Un de ses gardes est décédé, le second est grièvement blessé.
Dans la nuit de vendredi à samedi, deux hommes armés ont pris d’assaut la demeure du président de l’Assemblée nationale du Niger. Il s’agit de la seconde attaque au domicile d’Oumarou. Cette fois, l’un des gardes d’Oumarou est mort, l’autre est blessé par balle.
Cette attaque intervient deux mois après l’élection de Seyni Oumarou à la tête du parlement. Il était aussi l’un des proches conseillers de l’ancien président Mahamadou Issoufou. Il s’était présenté contre ce dernier à l’élection présidentielle de 2011, ainsi qu’en 2016. Oumarou était aussi le candidat du MNSD lors de l’élection de 2020, où il avait disputé le premier tour, avant de se rallier à la candidature de Mohamed Bazoum, l’actuel président et le candidat du PNDS.
Lors de la crise post-électorale au Niger, en février, des militants de Mahamane Ousmane, le dernier candidat en lice, avaient attaqué le domicile d’Oumarou. Etant donné le contexte électoral, la première attaque était moins alarmante, et moins meurtrière.
Une attaque très difficile à interpréter contre Seyni Oumarou
« Des individus armés venus à moto ont ouvert le feu sur la résidence du président de l’Assemblée nationale Seyni Oumarou », à déclaré le porte-parole du MNSD. Avant de rajouter : « Un garde a été tué et un autre a été blessé. Mais les gardes nationaux assurant la sécurité des lieux ont repoussé les assaillants ».
L’attaque a eu lieu trois heures après une longue réunion de travail entre le président Mohamed Bazoum et une délégation russe. Cette dernière était conduite par l’Ambassadeur de Russie au Niger, Igor Gromyko. Depuis que Seyni Oumarou a été élu président de l’Assemblée, il a multiplié les rencontres avec les diplomates. Il a aussi récemment visité le président du Togo, Faure Gnassingbé, le 4 juin. Toutefois, Oumarou tentait un rapprochement avec l’Algérie et la Chine. Il a reçu, depuis le 22 mai, les ambassadeurs des deux pays, à deux reprises pour chacun d’entre eux.
Depuis l’élection présidentielle, et l’alliance entre Oumarou et le président Bazoum, la violence ne cesse d’augmenter au Niger. Fin mars, les forces de sécurité nigérienne avaient déjoué une tentative de putsch contre le nouveau président. Le Niger est aussi sous la menace constante des groupes armés terroristes. Néanmoins, les violences post-électorales s’étaient tassées depuis fin avril. Une attaque à l’arme à feu contre Oumarou ne saurait être expliquée par le contexte politique. De plus, le dernier attentat terroriste dans la capitale Niamey a eu lieu en août 2020, et visait des humanitaires français.
Il y aurait donc peu d’hypothèses qui tiennent quant à cette nouvelle attaque. Certes, Oumarou reste la 2e personnalité politique du pays. Et bien que les assaillants n’aient pas été identifiés, tout porte à croire que cette attaque avait l’intimidation pour but. Pourquoi s’en prendrait-on au président du parlement ?