Assimi Goïta a été investi en tant que président du Mali, hier. Le jeune chef d’Etat a annoncé ses intentions quant au déroulement de la transition. Entre assurances et doutes, comment s’est déroulée la cérémonie ?
Les partisans du nouveau président malien, Assimi Goïta, ont rempli les rues ce lundi. La cérémonie d’investiture, tenue à Bamako, a donné lieu à deux annonces importantes du chef d’Etat. Premièrement, Goïta a juré de « respecter et de faire respecter la charte de la transition ». Deuxièmement, dans un geste symbolique, il a renoncé aux deux tiers du fonds de souveraineté du président. Il a aussi parlé d’un futur gouvernement inclusif aux nombres restreints.
Aux côtés d’Assimi Goïta se tenait son épouse, Lala Diallo. La première apparition de la nouvelle Première Dame a attiré l’attention des internautes, qui ne sont pas habitués à voir les épouses des présidents maliens, surtout lors des cérémonies d’investiture. Dans le public, le nouveau Premier ministre Choguel Maïga, nommé à la tête du gouvernement quelques heures plus tard, était présent.
Une quinzaine de diplomates, dont des ambassadeurs, ont assisté à la cérémonie. On remarque aussi que certaines ambassades ont envoyé des députés ou des membres du cabinet, malgré que les ambassadeurs étaient à Bamako. Ce serait sans doute un geste de contestation du coup d’Etat qui a porté Goïta au pouvoir.
Discours d'investiture de Son Excellence, le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l'État. #Transition2 pic.twitter.com/e9L42NSzvM
— KONATE Malick (@konate90) June 7, 2021
Assimi Goïta, et des signaux à la CEDEAO
« Je jure de préserver le régime républicain, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale et l’indépendance de la patrie », a déclaré Assimi Goïta. Le chef d’Etat, qui a échangé ses treillis contre un uniforme d’apparat, a procédé, après le serment, à rassurer la communauté internationale.
D’abord, le président malien a exprimé sa « gratitude et attachement à la solidarité internationale ». Il a ensuite promis que le Mali « honorera l’ensemble de ses engagements ». Sans doute un message aux chefs d’Etats de la CEDEAO qui continuent de soutenir la transition malienne. A l’instar des présidents du Ghana, du Nigéria et du Burkina Faso.
Puis, Assimi Goïta a promis « l’organisation d’élections crédibles et transparentes aux échéances prévues ». Les échéances en question sont de 18 mois, dont le décompte a commencé en septembre. L’élection présidentielle est prévue pour février 2022. Toutefois, au cours des derniers mois, le Mali a pris un grand retard sur l’organisation des élections régionales et législatives.
Néanmoins, la délégation de la CEDEAO, qui arrive à Bamako aujourd’hui, veillera uniquement à faire respecter la date de l’élection présidentielle. Ainsi qu’à promouvoir la réintégration du Mali dans les institutions de la sous-région. Cette visite se tient à la veille de la Conférence des chefs d’Etats et de Gouvernement prévue le 19 juin à Accra. Il incombera donc à Goodluck Jonathan, ainsi qu’aux représentants permanents de la CEDEAO au Mali de décider si le pays sera représenté lors de la conférence.
Quoi qu’il en soit, le nouveau président a fait preuve de résilience face à la pression internationale. Il commence son court mandat à la tête d’une importante coalition des forces politiques maliennes. Ces prochaines semaines sont une occasion pour Assimi Goïta afin de consolider la position géopolitique fragile du Mali.
Il y’en a qui veulent déjà créer des club de soutien a Mme GoÏta Lala Diallo. aaah Mali ! @boubou_le_prof @NationMali 🤣🤣🙆 pic.twitter.com/jDCCJECufM
— KING’ SPIRIT (@MarifouS) June 7, 2021