Le chef des services humanitaires de l’ONU a averti qu’une famine historiquement massive est imminente dans la région assiégée du Tigré en Ethiopie. Il existerait un risque que des centaines de milliers de personnes meurent dans l’indifférence générale.
« Des centaines de milliers de civils mourront au Tigré », a déclaré Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires et Coordinateur des secours d’urgence auprès des Nations Unies. Lowcock a aussi souligné que l’économie de la région a été détruite par la guerre. Les entreprises, les cultures agricoles, les télécommunications et l’infrastructure sont quasi-inexistantes désormais.
Dans un communiqué publié vendredi, Lowcock déclarait : « Nous entendons déjà parler de décès liés à la famine. La communauté internationale doit vraiment intervenir ». En effet, les forces éthiopiennes d’Amhara avait commencé depuis deux semaines à exiler les Tigréens des camps pour réfugiés. Se retrouvant dans le désert, à des dizaines de kilomètres de cités hostiles tenues par les armées éthiopienne et érythréenne, ils meurent de faim. La zone est hermétique par les voies terrestre et aérienne, et les armées de l’Erythrée et de l’Ethiopie y commettent des massacres.
UN humanitarian chief Mark Lowcock @UNReliefChief warns of possible repeat of #Ethiopia’s devastating 1984 famine due to #Tigray conflict. https://t.co/e2S1IKlgXo pic.twitter.com/mBFFcaYUkM
— louis charbonneau (@loucharbon) June 5, 2021
L’ONU dénonce le génocide, moyennant la famine, au Tigré
Le « conflit » du Tigré, qui se transforme en une épuration ethnique dans une prison à ciel ouvert, est désormais vieux de sept mois. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, lauréat du Prix Nobel de la paix 2019, en serait le commanditaire. Le gouvernement éthiopien a ordonné une opération militaire terrestre et aérienne dans le Tigré en novembre 2020. En raison de prétendues attaques contre l’armée fédérale de la part du parti au pouvoir, une guerre a commencé. Le principal accusé est le Front populaire de libération du Tigré (FLPT).
Néanmoins, le gros des victimes de cet assaut acharné sont les civils. Des milliers de civils sont morts, et les armées de l’Erythrée et de l’Ethiopie sont accusées de plusieurs atrocités. Des viols, des exécutions extrajudiciaires, des expulsions forces etc. Lowcock a rajouté : « Le conflit a détruit les moyens de subsistance et les infrastructures. Il a entrainé des massacres, des enlèvements et des violences sexuelles ».
Le chef de l’OCHA a ensuite affirmé que l’Erythrée utilise « la famine comme arme de guerre ». Il s’agit d’une violation de toutes les lois humanitaires nationales et universelles. Lowcock considère qu’il s’agit du « pire problème de famine jamais vu, il existe un risque de pertes de vie en centaines de milliers ou pire », a-t-il insisté.
Si l’on se demande ce qui pourrait être pire qu’un génocide à l’échelle des centaines de milliers, plus d’un million de civils sont encore dans les zones supposément contrôlées par le FLPT. Selon le responsable de l’ONU, il y aurait eu « des tentatives délibérées, répétées et soutenues de les empêcher d’avoir de la nourriture ». En outre, ce sont les forces armées éthiopiennes qui pilleraient les cargaisons d’aide humanitaire en direction du Tigré.
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L’Éthiopie traverse une crise humanitaire sans précédenthttps://t.co/WPk89cXy59
— #TigrayGenocide (@GinaAwet) June 5, 2021