L’ancien ministre de la Communication du Togo, Djimon Oré, a été arrêté le 29 avril pour sa dénonciation du régime Gnassingbé et du néocolonialisme français. Le 18 mai, Oré a été condamné à deux ans de prison.
L’ex-ministre de la Communication togolais, Djimon Oré, a été condamné à 24 mois de prison ferme mardi soir. A l’occasion du 61e anniversaire de l’indépendance du Togo, le 27 avril, il a accusé la France et la dynastie Gnassingbé de brutalité, entre autres. Les forces armées ont interpellé Oré, chez lui, deux jours plus tard. Il est resté en garde à vue depuis, accusé d’atteinte à l’honneur, d’outrages, et de troubles à l’ordre public.
« Notre pays est un camp de concentration nazi »
Djimon Oré s’était exprimé sur une radio locale, en marge des festivités qui avaient lieu au pays. Il a déclaré : « Le bilan en termes de sang versé, de compatriotes assassinés par la Françafrique et le régime oligarchique dépasse de loin le nombre des morts au Rwanda à la suite du génocide. », a-t-il affirmé. Puis, l’ancien ministre a continué : « Nous avons une armée d’occupation, entretenue par l’argent du contribuable, mais qui n’est pas une armée nationale », a déclaré Oré.
Ensuite, l’ancien ministre a poursuivi : « Il ne s’agit pas d’une armée du peuple, c’est une armée de la Françafrique. Et notre pays est un camp de concentration nazi ! ». Djimon Oré est le chef du Front des patriotes pour la démocratie (FPD). Son partie combine les exclus du parti l’Union des forces du changement (UFC). L’UFC était la formation politique de l’opposant togolais historique Gilchrist Olympio. Djimon Oré avait rejoint le gouvernement dans le cadre d’un accord entre le président Faure Gnassingbé et l’opposition. Il l’avait ensuite quitté après les législatives de 2013.