Dans un communiqué publié ce mardi soir, l’Union africaine a dénoncé fermement les raids israéliens contre les Palestiniens et assuré de son soutien à ces derniers.
Depuis cinq jours, les violences continuent en Palestine occupée. Des raids israéliens ont en effet fait une cinquantaine de morts, notamment dans la bande de Gaza, alors que la quasi totalité des roquettes tirées de Gaza ont été interceptées par le « Dôme de fer », le bouclier antimissile israélien.
Des condamnations des attaques israéliennes ont été observées ici et là, particulièrement par certaines ONG, à l’instar d’Amnesty International. L’organisation affirme qu’elle a rassemblé des preuves montrant que les forces israéliennes ont utilisé « une force abusive et gratuite contre des manifestants palestiniens largement pacifiques ces derniers jours ».
Parmi les personnes décédées ou blessées dans les violences à Jérusalem-Est, mais aussi par la suite lors des raids aériens, on trouve de simples passant, des fidèles faisant la prière du ramadan, mais également des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Alors que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies s’est réuni sans qu’il en sorte une quelconque solution, l’Union africain a, ce mardi soir, condamné « fermement » les bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Lors de la prise de parole de l’UA, le bilan s’élever à plus de 21 Palestiniens tués.
« Le président de la commission réaffirme que les actions de l’armée israélienne, y compris les évictions illégales, continues et par la force de Palestiniens de leurs foyers à Jérusalem-Est, sont en flagrante violation du droit international », a indiqué le communiqué de l’Union africain.
Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA et ex-Premier ministre tchadien, a également tenu à assurer le soutien continu de l’organisation africaine au peuple palestinien, dans son « effort légitime d’établir un État indépendant et souverain avec Jérusalem-Est pour capitale ».
En février 2020, les dirigeants de l’Union africaine avaient rejeté le projet du président américain Donald Trump concernant le règlement du conflit israélo-palestinien. A l’époque, l’administration Trump avait décidé de transférer son ambassade à Jérusalem. Ce plan représentait, selon l’UA, « une énième violation des multiples résolutions » des Nations unies et de l’Union africaine.
La tentative togolaise de soutien à Israël
En 2017 pourtant, plusieurs pays du continent, sous l’impulsion du Togo, avaient prévu l’organisation d’un sommet Afrique-Israël. Prévu du 23 au 27 octobre 2017 à Lomé, ce sommet avait finalement été renvoyé à une date ultérieure et n’avait finalement jamais eu lieu. Si Faure Gnassingbé avait arguait que ce report était dû à une crise nationale, ce sommet avait subi une importante pression, aussi bien populaire que de la part de certains pays musulmans.
« Nous ne sommes pas naïfs. Nos diplomates ont visité un certain nombre de pays africains ces derniers mois et nous savions que cela n’allait pas se dérouler sans problème parce que certains avaient des velléités pour s’opposer à ce sommet », indiquait alors Toba Tanama, ex-directeur de la communication du président togolais. Le sommet avait été pensé par le duo Gnassingbé-Netanyahu. Le président togolais avait alors accédé à la demande du Premier ministre israélien, qui espérer profiter de son allié togolais pour redorer son blason sur le continent, avant de reculer devant les pressions africains.
Certains pays, comme l’Afrique du Sud, soutiennent en effet historiquement la cause palestinienne. Israël avait tenté de dire, après l’annonce de ce report, qui « la question palestinienne n’est pas déterminante. Ce qui se joue, ce sont les changements d’influence sur le continent, même si Israël n’est pas la Chine ou la France ». Mais nul doute que la question de la colonisation israélienne avait pesé dans la décision togolaise de reporter le sommet.
L’OLP avait finalement fait part de sa « profonde gratitude à l’égard de l’Afrique du Sud et des nations arabo-africaines, dont l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie », qui avaient activement milité contre le sommet Afrique-Israël. Quatre ans plus tard, l’Union africaine exprime dans ses discours son soutien à la Palestine. Mais de nombreux pays continuent de collaborer économiquement avec l’Etat hébreu. Un double discours qui explique la timide réaction de l’UA par un simple communiqué de presse et le silence des chefs d’Etat.