Désormais ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara impose son style. Il a commandé un audit sur les pratiques d’Hamed Bakayoko et continue à avoir un pied au sein du palais présidentiel.
Ex-ministre des Affaires présidentielles, le frère du président ivoirien continue son petit bonhomme de chemin… Simple député, puis président de Conseil régional avant d’intégrer le palais présidentiel, Téné Birahima Ouattara a longtemps été l’un des rares hommes de confiance du chef de l’Etat.
En mars 2020, alors qu’Amadou Gon Coulibaly était désigné candidat du RHDP à la présidentielle, « Photocopie » était resté en embuscade. Dans les couloirs du parti présidentiel, il se disait que le frère d’Alassane Ouattara était pressenti pour prendre la vice-présidence une fois Gon Coulibaly, dont la santé était déjà très fragile, élu. En cas de décès en cours de mandat, Téné Birahima Ouattara aurait donc pu prendre les manettes de l’Etat.
Un scénario qui ne s’est finalement jamais produit, Amadou Gon Coulibaly décédant quelques semaines après avoir été investi candidat. Alassane Ouattara finalement réélu, on ne saura jamais si le scénario imaginé par certains proches du président aurait pu se produire ou s’il n’était que pure fiction.
A l’époque, Téné Birahima était déjà une pièce maîtresse du système Ouattara, même s’il n’œuvrait qu’en coulisses : affublé de son titre très obscur de ministre des Affaires présidentielles, le frère du président était alors chargé de la trésorerie de la présidence de la république et, entre autres, du cabinet de la Première dame, Dominique Ouattara.
Nouveau ministère, prérogatives élargies
Mais surtout, alors que le Premier ministère était dirigé par Hamed Bakayoko, Téné Birahima Ouattara avait été placé au Conseil national de sécurité. L’homme de confiance d’« ADO » y traitait notamment de dossiers relevant de la sécurité nationale. Ouattara frère avait été accusé d’être à la tête du réseau de « microbes », des milices pro-régime agissant lors des manifestations de l’opposition.
Depuis, Téné Birahima Ouattara a été nommé ministre de la Défense. Un poste d’autant plus important que « Photocopie » a gardé la mainmise sur le cabinet d’Alassane Ouattara. Selon Africa Intelligence, le frère du président a en effet gardé des liens étroits avec le directeur des moyens généraux de la présidence Nanguin Coulibaly et avec le directeur financier du palais, Séraphin Martial Koumi.
Le journal en ligne révèle également que le nouveau ministère de la Défense a lancé un audit pour faire la lumière sur des contrats passés par Hamed Bakayoko avec des prestataires, dans le cadre de la loi de programmation militaire. Plusieurs accords sont donc passés au crible, parmi lesquels certains passés avec des membres du cabinet de l’ex-Premier ministre, décédé en mars, qui représenteraient des conflits d’intérêts.
Un ménage qui n’est sans doute pas anodin. Déjà influent au palais, mais aussi dans les instances de sécurité du pays, Téné Birahima Ouattara veut désormais devenir indispensable à la Défense. Il s’est, pour l’occasion, entouré d’un autre homme influent : Anliou Soumahoro. Petit à petit, le frère Ouattara semble se préparer pour 2025. « ADO » effectuant sans aucun doute son tout dernier mandat, il lui faut désormais trouver un successeur. Après les décès de Gon Coulibaly et d’HamBak, les regards se tournent désormais vers « Photocopie », qui permettrait au clan Ouattara de dormir tranquille après 2025.