« La Casa Del Mouradia », un chant de supporters, est devenu hymne des manifestations en Algérie. Pour Akram Belkaïd, journaliste au Monde Diplomatique, l’apport des supporters de foot algériens ne se limite pas à ce chant.
Le vendredi 22 février 2019, parmi les dizaines de milliers de personnes à avoir investi les rues algériennes pour protester contre la candidature de M. Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, un grand nombre découvre alors un chant jusque-là inconnu d’eux. Entonné par la jeunesse de la capitale qui a coutume de suivre les rencontres du championnat national de football, il s’agit de « La Casa del Mouradia » qui deviendra très vite l’un des hymnes du Hirak, le mouvement de contestation nationale, populaire et pacifique. Ce chant est né en 2018 dans les travées du stade Omar Hamadi (ex-Bologhine, ex-saint-Eugène) où joue à domicile l’Union sportive de la médina d’Alger (USMA, ex-Union sportive musulmane d’Alger). Ses auteurs sont membres du groupe de supporters « ultras » Ouled el Bahdja, les enfants de la « radieuse » (surnom d’Alger), créé au milieu des années 1990.
Traduisant la désespérance de la jeunesse face au manque de perspectives sociales et économiques, les paroles de « La Casa del Mouradia » sont avant tout politiques.
Si elles font référence à l’usage de substances prohibées comme palliatif et moyen d’échapper à la dureté du quotidien, elles constituent surtout un réquisitoire sévère à l’encontre des quatre mandats du président contesté. « Ils nous ont eu avec la décennie noire » affirme ainsi la chanson à propos du premier exercice (1999-2004) en faisant référence aux conditions dans lesquelles fut élu l’ancien ministre des affaires étrangères de Houari Boumediene. Après plusieurs années de violences sanglantes, son arrivée au pouvoir et ses premières décisions en faveur d’une amnistie furent acceptées par la population contre la promesse d’un retour définitif à la paix. Par la suite, c’est la mise en garde contre un retour à cette période toute contestation ou exigence de changement politique.
La chanson durcit ensuite le ton à propos du deuxième mandat (2004- 2009) « L’histoire est devenue claire, la Casa del Mouradia » clame-t-elle en faisant référence à la très célèbre série télévisée « La Casa del Papel » qui évoque les agissements d’une bande de gangsters spécialisée dans les attaques à main armée. El Mouradia étant le quartier où se situe le palais présidentiel algérien, l’allusion est claire : le pouvoir n’est rien d’autre qu’une kleptocratie dirigée par des bandits. Et c’est en toute logique que, durant le troisième mandat (2009-2014), « le pays s’est amaigri [par la] faute des intérêts personnels ». Enfin, concernant la quatrième mandature (2014-2019), les supporters s’avèrent impitoyables en évoquant une « poupée morte », comprendre un président malade, grabataire et devenu un jouet entre les mains de son entourage.
Durant les premiers mois de la contestation, « La Casa del Mouradia » a agi en tant qu’élément fédérateur entre différentes catégories d’Algériens. Ce chant a soudé les foules regroupées face aux forces de sécurité et créé une solidarité entre générations réunies par un seul mot d’ordre : le refus d’un système politique incapable de se remettre en cause et de comprendre que le projet de cinquième mandat a représenté la provocation de trop. Cet hymne a aussi constitué le sauf-conduit grâce auquel la jeunesse des stades a gagné en respectabilité aux yeux d’une société jusque-là prompte à critiquer, et surtout à craindre, ses outrances verbales et ses débordements habituels avant, pendant et à l’issue des rencontres. À titre d’exemple, on citera les situations de tension liées au derby entre l’USMA et le Mouloudia club d’Alger (MCA), l’affrontement entre les rivaux des quartiers nord de la capitale interrompant régulièrement la circulation et obligeant les commerçants à baisser les rideaux plusieurs heures avant le début du match.
Le succès de « La Casa del Mouradia » a, en grande partie, fait oublier tout cela. Et s’ils la chantent en cœur, les Algériennes et les Algériens, toutes classes sociales confondues, reprennent aussi chaque vendredi La Liberté du rappeur Soolking, de son vrai nom Abderraouf Derradji, connu jusqu’en 2013 sous le pseudonyme de MC Sool. Là encore, cet autre hymne du Hirak est une adaptation de la chanson Ultima Verba des ultras de Ouled el Bahdja où l’un des couplets souhaite « que tombe l’État et ceux qui ont construit l’autoroute ». Ici, outre le pouvoir, c’est M. Ali Haddad, entrepreneur, homme d’affaires et proche du clan présidentiel qui est mis en cause, son statut de propriétaire de l’USMA ne lui ayant pas épargné la colère des supporters.
Les précédents de 2018 et 1977
L’influence des supporteurs de football dans le Hirak ne se limite pas à un simple apport musical aussi politique soit-il. Habitués à se confronter aux forces de l’ordre, les ultras ont certes donné une coloration festive aux cortèges mais ils ont en aussi assuré, du moins dans un premier temps, la sécurité et la discipline. Alors que nombre d’Algériennes et d’Algériens hésitaient à s’approcher des barrages humains établis par les forces anti-émeutes, ce sont les jeunes des stades qui sont allés au contact, arrivant le plus souvent à forcer le passage sans user de violence mais tout simplement par la force du nombre. De même, leur créativité en matière de slogans, le tempo donné par les chants, l’adaptation de mélodies connues à l’exigence politique du moment, tout cela a donné une consistance et une cohérence certaines à la protestation. Peut-être même trop au goût de certains observateurs qui auraient souhaité que « l’ambiance de stade » ne soit pas aussi prégnante et que le cérémonial des marches du vendredi soit plus mesuré et plus politique. Cela étant précisé, il faut aussi insister sur le rôle préalable de cette jeunesse dans la naissance du Hirak.
Il est facile, a posteriori, de trouver les signes annonciateurs de cette révolte citoyenne contre le pouvoir algérien. Les nombreuses affaires, dont celle dite « de la cocaïne » en mai 2018 mettant en cause de nombreux responsables annonçaient un délitement au sommet du pouvoir et laissaient entrevoir que la question du cinquième mandat ne serait pas facile à gérer. Concernant le football, un événement mérite quant à lui d’être signalé. Le 1er mai 2018, jour férié de la fête des travailleurs, a lieu la finale de la coupe d’Algérie entre la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) et l’Union sportive madinet Bel Abbès (USMB). Comme c’est le cas de nombreux autres pays, il est de tradition que le chef de l’État assiste à cette rencontre et qu’il remette le trophée aux vainqueurs. Mais le président Bouteflika est malade, n’ayant pas pris la parole en public depuis 2013. A sa place, des officiels se placent au centre du terrain et brandissent un cadre à son effigie vers le public, une pratique inaugurée lors de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel de 2014. C’en est trop pour de nombreux supporters, notamment ceux de la JSK. Les sifflets fusent et les insultes aussi. Alors que les porteurs du cadre s’esquivent, la bronca s’intensifie et atteint des niveaux inégalés dans la violence verbale et la vulgarité homophobe. La tribune présidentielle mais aussi celles où sont présents les contingents de soldats venus assister au match sont directement ciblées : « Vous avez niq… le pays, bande de “donneurs’’ [homosexuels passifs] ! » entonne durant de longues minutes la foule qui s’en prend ensuite, en des termes plus crus au premier ministre Ahmed Ouyahia. On relèvera au passage que le slogan cité dans ce qui précède a été adopté, avec la même intonation rageuse mais dans une version bien plus acceptable, par le Hirak pour devenir « vous avez mangé le pays, bande de voleurs ! ».
Ce qui s’est passé le 1er mai 2018 n’était pas un incident isolé et le pouvoir algérien n’a certainement pas tiré les conséquences de l’expression de cette colère. La chose n’était pas nouvelle car ce dernier a toujours pensé qu’il pourrait toujours contrôler le ras-le-bol exprimé dans des stades délibérément transformés en exutoires. Dans l’histoire de l’Algérie indépendante, marquée par une restriction continue de la liberté d’expression, les rencontres de ballon rond ont constamment servi de soupape de sécurité. Mais, parfois, comme pour la rencontre entre la JSK et l’USMB, des événements inattendus ont pris de court le régime. Ce fut le cas le 19 juin 1977, jour anniversaire – et férié – du coup d’état du colonel Houari Boumediene contre Ahmed Ben Bella (1965). Là aussi, les faits se sont déroulés lors d’une finale de la coupe d’Algérie opposant le Nasr Athletic Hussein Dey (NAHD) à la JSK. Présent au stade du 5 juillet sur les hauteurs de la capitale, le président algérien dut subir durant tout le match les chants incessants des supporters de la JSK qui réclamaient une reconnaissance officielle de leur culture et de l’identité amazighe de l’Algérie. Et c’est un Houari Boumediene au visage fermé, contenant difficilement sa colère, qui remettra ensuite le trophée au capitaine d’une équipe kabyle qui sera célébrée par toute une région. Là aussi, le pouvoir algérien aurait dû prendre la mesure de la détermination des supporteurs qui avaient osé braver l’austère colonel et la répression de la Sécurité militaire. Il n’en fut rien. Moins de trois ans plus tard, éclataient en Kabylie les manifestations sanglantes du « printemps berbère ». C’est d’ailleurs par une référence à cette finale de 1977 que débute la chanson Pouvoir assassin, véritable pamphlet du chanteur berbériste Oulahlou dont le titre fait partie des slogans scandés aujourd’hui encore dans les stades et dans certains cortèges du Hirak.
Les stades, relais de la revendication islamiste
On l’aura compris, la politique a toujours été présente dans les stades algériens. Ce fut le cas au milieu des années 1980. Avant même, les événements d’octobre 1988 qui allaient déboucher sur la fin du règne du parti unique du Front de libération nationale (FLN) et une visibilité accrue du courant islamiste, les tribunes exprimaient à la fois un ras-le-bol contre le pouvoir du président Chadli Bendjedid, une adhésion au discours politico-religieux véhiculé dans les mosquées non contrôlées par l’État et une glorification des premiers groupes ayant pris les armes contre le régime dont celui de Mustapha Bouyali (1982-1987). Après la répression sanglante des émeutes d’octobre 1988 (près de 600 morts, des milliers de blessés et un usage intensif de la torture dans les semaines qui suivirent), la plupart des stades algériens devinrent un relais d’importance pour les revendications de l’ex-Front islamique du salut (FIS). Aux « dawla islamiya ! » (« État islamique ! ») scandés un peu partout s’ajoutaient dans la capitale les « Bab-el-Oued Ecchouhada », les « martyrs » de Bab-el-Oued, hommage aux jeunes de ce quartier tombés sous les balles de l’armée. Ce slogan sur la jeunesse fauchée à la fleur de l’âge, le Hirak de 2019 l’a remis au goût du jour preuve que ce qui s’est passé en octobre 1988 demeure encore dans les mémoires.
Depuis le 22 février 2019, les manifestations du vendredi connaissent un moment toujours impressionnant : c’est celui où les cortèges venus du sud et du nord convergent vers le centre-ville après la grande prière. Dans les deux cas, les habitués des stades sont aux avant-postes. En mars, les supporters de l’Union sportive madinet El Harrach (USMH) furent à l’origine de tensions avec d’autres manifestants en scandant des slogans islamistes et belliqueux. Rappelés à l’ordre par celles et ceux désireux de défendre le caractère pacifique du mouvement, ils n’ont pas insisté mais cet épisode montre à quel point la revendication politico-religieuse demeure une référence chez nombre d’amateurs du ballon rond.
Une instrumentalisation permanente
S’il a cherché à faire des stades un lieu de défoulement, le pouvoir, de son côté, n’a jamais cessé d’exploiter la passion pour le sport-roi. Avant lui, le mouvement nationaliste avait compris la même chose. Nombre de clubs, nés durant la période coloniale, furent créés pour affirmer l’identité algérienne. Ce fut le cas des équipes portant le nom de Mouloudia (Alger, Oran ou Constantine), constituées les veilles du mawlid ennabaoui, fête religieuse célébrant la naissance du prophète Mohammad. Après la seconde Guerre mondiale, des équipes comme le MCA furent le porte-voix officieux des revendications nationalistes et indépendantistes. En avril 1958, soit plus de quatre ans avant l’indépendance, la défection de trente joueurs professionnels qui quittèrent sans préavis leurs clubs du championnat français pour rejoindre l’équipe du FLN fit l’effet d’une bombe et offrit au combat indépendantiste un précieux outil de propagande. Malgré les interdictions et les menaces de la Fédération internationale de football (FIFA), le « onze de l’indépendance » effectua plusieurs tournées dans le monde, l’engouement pour le ballon rond lui permettant de mieux faire connaître la cause algérienne. Le fait que plusieurs joueurs talentueux, dont Rachid Mekhloufi, renoncèrent à jouer la Coupe du monde en Suède sous le maillot tricolore pour rejoindre le « onze de l’indépendance » eut un impact considérable en Algérie mais surtout en France où une partie de l’opinion publique s’estimait peu concernée par ce qui se passait alors en Algérie.
Après l’indépendance, le pouvoir politique a toujours essayé de tirer profit de la passion fusionnelle des Algériens pour ce sport. En 1982, la première participation de l’équipe nationale pour une Coupe du monde (Espagne) permit aux autorités de faire oublier que l’Algérie n’agirait pas pour sauver les Palestiniens menacés par l’invasion israélienne du Liban. En 1986, pour la seconde qualification (Mexique), ce fut alors l’occasion de détourner l’attention vis-à-vis des effets de la crise économique provoquée par la chute des cours du pétrole. Pour autant, cette qualification n’empêcha pas les étudiants de l’est du pays, notamment à Constantine, de se révolter contre le système (novembre 1986). Une protestation annonciatrice de ce qui allait se passer deux ans plus tard à Alger.
Mais c’est surtout en 2009 et en 2013 que les autorités ont tiré un grand profit politique de la qualification des « Verts » à l’épreuve reine du ballon rond. Dans le premier cas, le dernier tour des qualifications opposa l’Algérie à l’Egypte. Le match retour au Caire fut marqué par des incidents notamment le caillassage du bus des joueurs algériens. Des deux côtés, ce fut un déferlement de passions chauvines et d’anathèmes. Au final, la victoire algérienne lors d’un match d’appui au Soudan provoqua une énorme liesse populaire au grand bénéfice de M. Bouteflika qui pouvait ainsi faire oublier sa réélection controversée du printemps laquelle avait été rendue possible grâce à une réforme ayant supprimé le verrou constitutionnel limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. À l’automne 2013, la validation du ticket pour le mondial brésilien (2014) permit au régime de faire oublier une réalité peu reluisante. A la maladie du président s’ajoutait le fait que le pays se relevait à peine d’une attaque terroriste majeure dans un important centre gazier du sud du pays (janvier 2013). Avec la qualification pour cette Coupe du monde brésilienne, ce fut un déferlement de propagande officielle, d’incitations diverses au chauvinisme, y compris dans le monde publicitaire, le tout créant le sentiment artificiel d’appartenance à un pays en plein essor jalousé par ses voisins, voire par le monde entier. Ce sentiment qui pousse nombre d’Algériens à refuser toute critique a un nom : le « wanetoutrisme », né du fameux slogan « One, two, three, viva l’Algérie ».
Le rôle de la culture ultra
Comment alors est-on passé du « wanetoutrisme », chauvin et belliqueux, à la participation pleine et entière au Hirak ? C’est le résultat d’une tendance de fond née au début des années 1990. A cette époque, l’Algérie est minée par la violence et les affrontements entre le pouvoir et les groupes armés. C’est aussi l’époque où le championnat de football algérien s’enlise. Le niveau est bas, les rencontres sont insipides, la corruption fait rage, des bagarres entre supporters éclatent régulièrement obligeant les forces de l’ordre à intervenir. C’est l’époque où certains jeunes qui vont au stade – et qui, par ailleurs découvrent internet – « importent » les modes d’organisation et de célébration de supporters occidentaux, notamment italiens . Comme à Milan, Turin, Rome ou Naples, les virages, autrement dit les tribunes aux angles du terrain, deviennent les lieux d’expression d’une culture propre, mêlant chants sportifs mais aussi considérations politiques et sociales. À Alger, les supporteurs de l’USMA, déjà très en pointe en matière de conception musicale, vont totalement s’identifier à leurs homologues de l’AC Milan, club italien dont une partie des ultras s’est toujours engagée à l’extrême-gauche. Les couleurs des deux clubs sont d’ailleurs identiques : rouge et noir. Pour les ultras de l’USMA, dont le Groupe Milano, prédécesseur de Ouled El Bahdja, « El Milano », l’AC Milan est la référence ultime. D’ailleurs, l’expression populaire algéroise « Rome plutôt que vous » – titre, par ailleurs, d’un film du réalisateur Tariq Teguia (2006), fait référence à cette identification. Pour un ultra de l’USMA, Rome (l’ennemi juré de l’AC Milan et donc des « usmistes ») vaudra toujours mieux que le pouvoir algérien.
Confection de « tifos » (banderoles géantes), adoption d’une attitude hostile au pouvoir, chants pro-palestiniens, les rangs des ultras de l’USMA et d’autres clubs du pays ont offert aux jeunes l’occasion de roder leur discours contestataire. Comme en Tunisie ou en Egypte où les contestations populaires de 2011 doivent beaucoup à l’engagement des « ultras », là aussi plus aptes à faire face à la violence policière, les « virages » algériens furent ainsi un lieu de maturation et de socialisation politique, un rôle que les stades ont d’ailleurs souvent joué dans l’histoire de l’Algérie indépendante. On signalera avant de conclure, que le phénomène ultra touche aussi le Maroc, les supporters du Wydad Athletic Club (WAC) étant connus pour leurs chants impitoyables contre la corruption qui règne dans le Makhzen et les inégalités sociales qui en résultent. De leur côté, les ultras du Raja Club Athletic (Raja, ou RCA) n’hésitent pas à clamer leur adhésion à un Maghreb uni et à dire leur fraternité aux Algériens et aux Palestiniens. On le voit, le football, pour reprendre un slogan célèbre, est plus qu’un sport. A bien des égards, le Hirak algérien de 2019 doit beaucoup à la jeunesse des stades chez qui, loin de l’influence de partis d’opposition totalement absents, s’est forgée la conviction que le pouvoir en place mentait aux Algériens et qu’il était temps d’œuvrer au changement.
Akram Belkaïd est journaliste au Monde diplomatique, chroniqueur au Quotidien d’Oran et membre du Comité de rédaction du journal en ligne OrientXXI.
Cet article a été publié dans la revue Maghreb-Machrek n°245.