Le Maroco-Belge Moncef Slaoui, « Monsieur vaccin » de Donald Trump, s’est éloigné de la vie publique après des accusations de harcèlement sexuel, qui succèdent à des accusations de conflit d’intérêts.
De Washington à Genève, en passant par Rabat, l’affaire Moncef Slaoui fait de nombreux remous. Il faut dire que le Maroco-Belge, nommé « Monsieur vaccin » par l’administration Trump, faisait rayonner le royaume à l’international en cette période de Covid-19. Mais les affaires se sont multipliées et Moncef Slaoui s’est éloigné de la riposte américaine contre le coronavirus. Jusqu’à être débarqué il y a quelques jours de la société de venture capital genevoise Medicxi , spécialisée dans les biotechnologies, de Centessa Pharmaceuticals et du groupe britannique GlaxoSmithKline.
Mais surtout, le Maroco-Belge avait auparavant été nommé responsable de l’opération américaine « Warp Speed » par l’administration Trump. A l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, il avait, en janvier dernier, présenté sa démission. Jusqu’alors, il était chargé par les Etats-Unis d’obtenir le plus rapidement possible des vaccins contre la Covid-19.
Surnommé le « Tsar des vaccins », l’ex-coordinateur de la stratégie vaccinale de l’administration Trump avait alors déjà été l’objet d’une première polémique. Si « Warp Speed » est issu d’un partenariat public-privé mis en place par le gouvernement américain, qui avait pour objectif la distribution de financements publics américains aux entreprises pharmaceutiques, Moncef Slaoui avait été accusé de conflit d’intérêts, puisque le Maroco-Belge détenait pour plus de 10 millions d’euros d’actions Moderna.
Accusé de harcèlement sexuel, Moncef Slaoui a finalement été licencié de son poste de président du Conseil d’administration de Galvani Bioelectronics, qui appartient en majorité au Britannique GSK. Alors qu’une enquête a été diligentée au sein du groupe, des faits ont d’ores et déjà été avérés et GSK a expliqué que ceux-ci étaient « inacceptables ». Le groupe pharmaceutique britannique assure que ces allégations « représentent un abus de sa position de chef, violent la politique de l’entreprise et sont contraires aux fortes valeurs qui définissent la culture de GSK ».
Dans un communiqué, Moncef Slaoui commente son licenciement et ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. Il annonce son « retrait de la vie publique » se dit « profondément désolé pour toute détresse causée ».
Outre ces affaires, c’est surtout la fin d’une époque : Slaoui avait été actif dans le débat, en cette période de pandémie, défendant l’efficacité du vaccin AstraZeneca, alors qu’il minimisait celle du vaccin chinois Sinopharm. Mais ses relations étroites avec Moderna ont terni son image et son objectivité supposée. Le Maroco-Belge avait alors été visé par une enquête des Démocrates du Congrès américain pour conflit d’intérêts.