Plus d’un millier de personnes se sont retrouvées sans abri jeudi matin en Sierra Leone. La veille, un incendie avait décimé Susan’s Bay, l’un des plus grands bidonvilles de Freetown.
Un incendie s’est déclaré dans la nuit du mercredi 24 mars 2021 à Susan’s Bay, dans l’est de Freetown, laissant des milliers de personnes sans abri. Selon un post sur les réseaux sociaux publié par la présidente du conseil municipal de Freetown, Yvonne Aki Sawyer, l’incendie a été impressionnant et des milliers de familles, y compris des enfants, ont perdu leur foyer. Environ 400 maisons ont été détruites.
« De nombreux enfants sont portés disparus, séparés de leurs parents dans le chaos. Douze enfants se trouvent au sein de l’Unité de soutien aux familles au poste de police de l’Est. Nous pensons que d’autres enfants ont pu monter à bord des bateaux amarrés sur le quai », a déclaré la maire.
Un journaliste de l’AFP qui s’est rendu dans le bidonville a découvert « les restes fumants d’une ville où des centaines de personnes recherchaient leurs effets personnels qui avaient échappé aux flammes ». Un officier de police a déclaré aux médias locaux qu’il n’y avait aucun décès ou blessé grave, même si on compte des dizaines de blessés légers.
La maire exige plus de pouvoir
Le conseil municipal de Freetown a tweeté peu après l’intervention des pompiers que le bidonville avait été évacué à temps. « L’ampleur des dégâts est inconnue, mais des milliers de personnes ont probablement été touchées », a déclaré Sawyer.
La maire a cependant profité de la couverture médiatique jeudi matin pour promouvoir des revendications politiques. Elle considère que la réduction des risques de catastrophe ne peut se faire sans une planification urbaine efficace. « Les conseils locaux sont les mieux placés pour s’acquitter de l’attribution des permis de construire », a rappelé Yvonne Aki Sawyer.
Susan’s Bay est effectivement considéré comme l’un des bidonvilles les plus anarchiques de la capitale, sans accès à l’eau potable et à l’assainissement. La communauté portuaire est souvent sujette aux catastrophes naturelles comme les inondations, les épidémies, les cyclones, etc.
L’incident de mercredi est le deuxième incendie majeur dans les bidonvilles de Freetown au cours des deux dernières années. En 2019, un autre incendie avait frappé la communauté de Kroo Bay et avait également laissé des milliers de personnes sans abri. Au cours des derniers mois, des incendies se sont produits dans d’autres communautés de Freetown et dans différentes régions du pays.
Le danger des bidonvilles en Sierra Leone
L’ancienne colonie britannique riche en diamants est l’un des pays les plus pauvres du monde, certains membres du gouvernement sierra-léonais, dont la Première dame, ont été accusés de détournement de fonds. Un scandale politique agite le pays.
La réalité est pourtant que l’économie du pays a été ravagée par la guerre civile de 1991 à 2002, qui a fait 120 000 morts, suivie d’une épidémie d’Ebola qui s’est déroulée de 2014 à 2016. Et entre la chute des prix mondiaux des matières premières et l’impact de la pandémie du coronavirus, la Sierra Leone ne voit plus le bout du tunnel.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Sierra Leone, Tom Vens, a déclaré que l’UE cherchait des moyens d’envoyer de l’aide aux victimes. « Nous réfléchirons aussi avec les autorités sur les mesures structurelles nécessaires pour réduire le risque que de telles catastrophes se reproduisent », a-t-il déclaré jeudi sur Twitter.
Devastating news and all my sympathy to the victims of the blaze. We are assessing how as 🇪🇺 we can contribute urgent assistance to the victims and will reflect with authorities on needed structural measures to reduce risk of such catastrophes reoccurring. #EUStandsWithSalone https://t.co/PGi08PwaDX
— Tom Vens (@TomVensEU) March 25, 2021