Alors que plusieurs pays ont suspendu leurs campagnes de vaccination pour s’assurer de la non-dangerosité des doses fournies par AstraZeneca, en Afrique, la RDC avait pris cette décision samedi dernier.
Plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la France ou encore l’Italie, ont décidé, ce lundi 15 mars, d’interrompre le déploiement du vaccin d’Oxford-AstraZeneca. Officiellement, les différents Etats veulent prendre le temps d’effectuer des vérifications concernant le vaccin, accusé de provoquer des effets secondaires. Une série d’incidents inquiète en effet à Berlin, Paris et Rome : l’apparition de caillots sanguins chez les personnes vaccinées.
Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu’il n’y a aucune preuve que les incidents aient été causés par le vaccin, les autorités sanitaires des pays concernés ont rapidement opté pour une suspension de l’administration des doses AstraZeneca.
Des décisions qui ont provoqué un vent de panique sur toute la planète. Et particulièrement en Afrique. Dans le cadre de l’initiative Covax, près de 200 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca, produit par le producteur lui-même mais aussi par le laboratoire indien Serum Institute of India, ont été commandées.
La RDC hésite et prône le principe de précaution
L’Afrique du Sud, le premier pays africain qui avait remis en doute l’efficacité du vaccin AstraZeneca, avait décidé mi-février d’offrir ses doses à l’Union africaine « pour être distribuées aux pays qui ont déjà exprimé un intérêt pour l’acquisition du stock ». Mais c’était surtout une potentielle inefficacité contre le variant sud-africain — baptisé 501Y.V2 — qui avait contraint le gouvernement à revoir sa copie.
Les doutes de ces derniers jours concernent de possibles effets secondaires. Le premier pays africain à avoir décidé de suspendre la vaccination avec AstraZeneca est la République démocratique du Congo. Le pays, qui avait reçu 1,7 millions de doses, a décidé samedi « du report de la date du lancement de la vaccination en RDC », assurait samedi le ministre de la Santé Eteni Longondo, suivant le principe de précaution et l’avis de quelques autres pays, à l’instar de la Bulgarie ou de la Thaïlande.
Le Maroc, les Seychelles et Maurice, eux, n’ont pas encore communiqué. Ces trois pays utilisent le vaccin d’AstraZeneca, même si le Maroc et les Seychelles ont également commandé des doses de Sinopharm à la Chine. Sénégal, Ghana, Côte d’Ivoire, Rwanda, Angola… Les autres pays africains qui se sont tournés vers AstraZeneca sont nombreux. Suivront-ils l’Europe en prenant le temps d’analyser les effets du vaccin ?