93 millions d’électeurs sont invités à se déplacer dans les bureaux de vote le 25 février prochain au Nigeria. Un défi logistique et qui coûte très cher.
C’est une véritable opération logistique qui aura lieu le 25 février prochain. 18 candidats à la présidence sont en lice pour l’élection. Mais le Nigeria organise, le même jour, les élections législatives et sénatoriales. Et forcément, cela sera un vrai défi logistique. Car au-delà des candidatures à la présidentielle, ce sont plus de 1 000 candidats qui postulent au Sénat et plus de 3 000 pour intégrer la Chambre des représentants. Et avec 93 millions d’électeurs, cela nécessite une sacrée préparation. Et de gros moyens.
« Le Nigeria consacre environ 2 % de son PIB aux élections. », écrit le professeur Emmanuel Remi Aiyede, spécialiste des institutions politiques nigérianes. L’universitaire indique qu’il faut effectivement du budget pou organiser les va-et-vient dans les 176 000 bureaux de vote qui accueilleront les électeurs. Et ce n’est qu’une première étape car la présidentielle pourrait bien donner lieu à un second tour.
Une armada de fonctionnaires réquisitionnée
En termes de logistique, tout semble prêt. « Un total de 1 265 227 fonctionnaires seront formés et déployés pour les élections. Il s’agit notamment des présidents de bureau, des agents de collecte et des directeurs de scrutin, ainsi que de 530 538 agents de sécurité pour les bureaux de vote », poursuit Emmanuel Remi Aiyede.
En amont, il a fallu faire beaucoup de prévention et de promotion du scrutin : les citoyens nigérians âgés d’au moins 18 ans qui voulaient se rendre dans les bureaux de vote le 25 février ont dû retirer leur carte d’électeur avant le 5 février. Mais la commission électorale n’a pas encore pu déterminer le succès de cette opération.
Côté campagne, des règles strictes ont été mises en place. Parmi elles, le retrait du cash, qui devait permettre d’éviter un phénomène très fréquent : les achats de voix. Mais face au tollé de cette mesure et au retard pris dans les livraisons de nouveaux billets, le gouvernement a dû revoir ses plans.
Reste désormais un problème de taille : la pénurie de carburants. Le Nigeria a beau être l’un des premiers producteurs de pétrole, il ne raffine que très peu et les coûts des carburants ont fait qu’il a été difficile pour l’État d’importer de l’essence. Or, le 25 février, hors des villes, il faudra du carburant pour pouvoir se déplacer dans les bureaux de vote.
Dernier défi : assurer la sécurité de tout un peuple. Le 9 janvier dernier, le directeur de la commission indépendante en charge des élections au Nigeria, Mahmood Yakubu, mettait les pieds dans le plat en indiquant envisager un report de l’élection présidentielle en raison de la situation sécuritaire du pays. Le scrutin aura finalement lieu. Avec un dispositif sécuritaire exceptionnel.