Plus de 1 400 émigrants ont rejoint l’île italienne de Lampedusa ce dimanche. Une occasion pour les autorités italiennes de multiplier les discours xénophobes et racistes envers les citoyens africains. Des irrégularités ont été relevées dans la réaction des garde-côtes.
De la matinée à l’après midi du dimanche, une quinzaine de bateaux ont fait la traversée de la Méditerranée en direction de l’Europe. Les premiers navires ont atteint l’île de Lampedusa, dans le Sud italien, à partir de 5 heures. La flotte de bateaux contient pas moins de 1408 émigrants, pour la plupart Africains.
L’Alarm Phone (AP) est une ONG qui fonctionne comme une ligne téléphonique pour les secours des émigrants en mer. Elle a tweeté que les autorités maltaises et italiennes étaient réticentes à secourir cinq des bateaux. En dépit des nombreuses tentatives pour contacter les forces armées maltaises, l’ONG n’a reçu aucune réponse.
A partir de 5 heures du matin, AP a tweeté la cartographie des alertes en mer. D’après l’organisation, 419 personnes, à bord de 5 navires, étaient en danger de mort. Aussi, elle a publié des appels téléphoniques aux garde-côtes italiens. Cependant, ces derniers ont ignoré les appels. Ensuite, après que l’arrivée des autres bateaux a été interceptée à Lampedusa, les garde-côtes sont intervenus. Beaucoup des émigrants qui risquaient d’être bloqués en mer étaient des femmes et des enfants.
In questo momento ci sono 3 imbarcazioni in zona SAR #Maltese, in posizioni ravvicinate. Una operazione di soccorso può mettere in salvo ~231 persone. Le autorità sono informate, devono agire subito! #DontLetThemDrown! pic.twitter.com/GXnrHhNxKu
— Alarm Phone (@alarm_phone) May 9, 2021
Les déclarations xénophobes des politiciens
Donc, les 1400 personnes, dont 614 sont nord-Africains et 503 viennent d’Afrique subsaharienne, ont été détenus par les forces de l’ordre italiennes. Ensuite, le maire de Lampedusa a déclaré : « Nous attendons l’arrivée d’un navire de quarantaine, ces gens n’entreront pas en Europe », a-t-il affirmé à la presse italienne.
Puis, les protagonistes de l’extrême-droite italienne sont montés au créneau. Le premier était Matteo Salvini, ex-ministre de l’Intérieur. Salvini a déclaré : « avec des Italiens en difficulté, nous ne prendrons pas en charge des immigrés illégaux ». En effet, Salvini avait bloqué des migrants africains en mer lorsqu’il était ministre. Une autre responsable italienne, présidente du parti FI, Giorgia Meloni, a appelé à un « blocus naval ». Meloni est connue pour une déclaration contre le président français Emmanuel Macron. Où elle dénonçait le néocolonialisme français en Afrique subsaharienne. Toutefois, elle-même avait défendu l’idée de laisser les migrants africains mourir en mer. Rappelons que selon le droit international, l’obligation des secours en mer est indiscutable.
Les 15 navires en question étaient partis des côtes libyennes et tunisiennes pendant la nuit du samedi. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), 11 000 émigrants africains sont arrivés en Italie courant 2021. La plupart fuient la précarité et le chômage dans leurs pays d’origine. Les pays avec le plus d’émigrants clandestins en Europe sont le Nigéria, l’Erythrée, la Somalie, la Tunisie et le Kenya. Les points de départ des passeurs sont généralement le Maroc, la Tunisie et la Libye.