Au Mali, l’homme qui a tenté d’assassiner le président de transition Assimi Goïta le 20 juillet est décédé, selon un communiqué de la police malienne.
Dans la soirée de dimanche, un communiqué des autorités maliennes a annoncé le décès du prévenu qui aurait tenté d’assassiner le président Assimi Goïta. Le détenu, qui n’avait toujours pas été formellement accusé car il subissait les séquelles des drogues consommées avant de passer à l’acte, a vu « son état de santé se dégrader ». Un communiqué du gouvernement indique « qu’une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes de son décès ».
Pour l’Etat malien, le décès du détenu « ne fait pas obstacle à la poursuite de l’enquête en cours au niveau du parquet ». Le gouvernement poursuit en indiquant que « les premiers indices collectés et les informations recueillies indiquent qu’il ne s’agissait pas d’un élément isolé ».
Des annonces énigmatiques, qui pourraient mener à croire que l’accusé, enseignant de profession, est mort pendant l’interrogatoire. Des vidéos qui avaient circulé sur internet depuis mercredi montrent bien l’homme attaquer Assimi Goïta, un couteau à la main. La tentative d’assassinat du chef d’Etat malien est survenue le jour de la Tabaski, pendant la prière de l’Aïd, mardi dernier.
Une mort suspecte
On voit d’ailleurs, sur la vidéo, que l’homme n’a été maîtrisé que plusieurs secondes après le début de l’attaque. Il avait visé le cou d’Assimi Goïta, couteau à la main. Sa culpabilité ne fait donc aucun doute. La vidéo a aussi été vérifiée, et des sources policières de Bamako en ont confirmé l’authenticité. Reste à savoir comment l’assaillant a pu rater son coup : Assimi Goïta s’en était sorti indemne, avec une légère blessure au cou.
L’affaire a cependant donné lieu à des informations paradoxales. Initialement, il a été indiqué qu’Assimi Goïta n’avait pas été touché, et que seul un garde avait été blessé à la main en retirant le couteau de la main de l’agresseur. Puis, avec la diffusion de la vidéo, les autorités ont finalement indiqué que Goïta avait été légèrement touché.
L’agresseur, lui, a passé ses derniers jours en garde-à-vue. Le commissaire principal du 3e arrondissement de Bamako, Sadio Tomoda, a indiqué que l’accusé était drogué lors de son passage à l’acte et de son interpellation. Tant et si bien qu’il aurait passé 48 heures à dormir dans sa cellule. Les enquêteurs avaient déclaré à la presse locale que « l’enquête avançait doucement » jeudi dernier. Puis plus rien. Aucune information n’a filtré sur le déroulement de l’enquête.
L’assaillant est donc mort. Avec ses secrets ? Il sera désormais difficile de prouver avec certitude un quelconque complot contre Goïta, tout autant qu’un acte isolé. Ces derniers jours, l’Etat malien a accusé, à demi-mots, un grand nombre de parties potentiellement impliquées dans les évènements de la Tabaski. On n’en saura peut-être finalement jamais plus.